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Un nouveau modèle animal pour l'étude de la maladie de Creutzfeldt-Jakob

Des chercheurs italiens ont élevé des souris qui présentent les mêmes déficiences que celles observées chez les personnes atteintes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie à prions similaire à l'encéphalopathie spongiforme bovine. L'étude, financée par l'UE et publiée ...

Des chercheurs italiens ont élevé des souris qui présentent les mêmes déficiences que celles observées chez les personnes atteintes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, une maladie à prions similaire à l'encéphalopathie spongiforme bovine. L'étude, financée par l'UE et publiée dans la revue Neuron, fournit des informations qui permettraient un diagnostic précoce de la maladie à prions, à un stade où l'intervention thérapeutique peut encore être efficace. La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une maladie dégénérative du cerveau provoquée par les prions, des particules protéiques infectieuses qui ne se replient pas de manière adéquate (le bon repliement d'une protéine étant essentiel pour son fonctionnement). Dans le cas de la MCJ, les prions entraînent un mauvais repliement des protéines normales à l'origine de la maladie. Dans un premier temps, ce processus se déroule lentement, mais les protéines normales dans le cerveau sont transformées à un rythme toujours plus rapide, suivant une sorte de réaction en chaîne. Les protéines malades perturbent le bon fonctionnement des cellules normales et finissent par provoquer l'apoptose (mort cellulaire) et par créer des «trous» dans le tissu. La MCJ est toujours fatale et touche environ une personne sur un million par an dans le monde. Les maladies à prions affectent de nombreuses espèces différentes, la protéine prion étant similaire chez tous les mammifères. L'encéphalopathie spongiforme bovine (ou «maladie de la vache folle») est peut-être la maladie à prions la plus connue. Le problème principal rencontré par les chercheurs qui étudient les prions lorsqu'ils ont recours à des modèles animaux pour leurs recherches sur la MCJ est que les maladies à prions chez les humains possèdent toute une gamme de signes cliniques, plus complexes que ceux observés chez les souris. En effet, les hommes développent le syndrome de la démence et d'autres troubles qui ne nuisent pas à la faculté de mouvement. Chez les souris, on n'observe que des dysfonctionnements moteurs qui, de plus, n'apparaissent qu'à un état avancé de la maladie. Dans l'étude actuelle, les chercheurs se sont penchés sur la mutation de la protéine prion (appelée D178N/V129) qui est associée à un type de MCJ responsable d'une détérioration de la mémoire, de changements comportementaux et d'anomalies motrices chez les patients atteints. Les souris modèles utilisées dans le cadre de cette étude étaient atteintes de la forme héritée de la MCJ et ne montraient aucun des troubles cognitifs dont souffraient leurs homologues humains. Le Dr Roberto Chiesa de l'Institut Mario Negri de recherche pharmacologique en Italie explique: «Nous avons besoin de modèles expérimentaux présentant une large gamme de signes cliniques afin d'obtenir des informations sur les mécanismes impliqués dans le dysfonctionnement du système nerveux et son évolution et d'identifier les marqueurs de la maladie clinique à un stade précoce où le traitement peut encore être efficace». Les scientifiques ont pu transférer de manière permanente le gène déficient et l'intégrer au patrimoine génétique d'une souris. Celle-ci a alors exprimé sa propre version de la mutation de D178N/V129. En a résulté un animal présentant les mêmes symptômes que les patients souffrant de la MCJ. Ces animaux, appelés souris Tg(MCJ), ont présenté des troubles de la mémoire et des déficiences neurologiques, notamment des anomalies découvertes à l'électroencéphalographie (EEG) et des troubles du sommeil, similaires à ceux dont souffrent les patients atteints de la MCJ et possédant la même mutation. Les chercheurs ont également observé des anomalies biologiques supplémentaires chez la souris Tg(MCJ) qui suggèrent que les changements qui s'opèrent dans le réticulum endoplasmique (une partie de la cellule responsable du repliement de la protéine) pourraient contribuer au développement de la MCJ. «Nos résultats mettent en scène le premier modèle animal atteint de la maladie génétique du prion et rassemblant les anomalies cognitives, motrices et neurophysiologiques de la forme de la maladie humaine», explique le Dr Chiesa. «Ce nouveau modèle permet une analyse en profondeur des mécanismes de cette pathologie et pourrait être utile pour tester des traitements potentiels destinés aux maladies à prions héritées.» L'étude a été en partie financée par le réseau NeuroPrion («Prevention, control and management of prion diseases») au titre des cinquième et sixième programme-cadres (5e PC et 6e PC) de l'UE. NeuroPrion, un projet d'une durée de cinq ans, arrivera à échéance au mois de décembre de cette année et a reçu un financement de 14,4 millions d'euros de l'UE en vue de coordonner les efforts de recherche sur les maladies à prions et ainsi de garantir la protection de la santé humaine et animale et d'éviter les conséquences économiques désastreuses qui pourraient en découler.

Pays

Italie

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