Comment la conquête européenne a affecté les Amérindiens
Des chercheurs d'Allemagne et des États-Unis suggèrent que la conquête européenne a entraîné la perte de plus de la moitié de la population des Amérindiens. Les résultats de leur étude apportent de nouvelles informations sur le déclin de la population indigène. Les experts reconnaissent que les Amérindiens sont morts à la guerre ou en raison des maladies importées par les Européens à leur arrivée sur le nouveau continent; la question de cette dernière étude était de comprendre comment la population générale a été touchée par la conquête. De grandes analyses génétiques ont montré l'émergence il y a 500 ans d'une contraction transitoire sur la taille de la population de près de 50%. Les résultats étayent les archives historiques qui indiquent comment les premiers Européens ont eu un impact sur les populations d'Amérique du Nord et du Sud: les maladies, les famines et l'esclavage y sont pour beaucoup. L'étude a été présentée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). En utilisant des séquences d'acide désoxyribonucléique (ADN) de femmes amérindiennes d'Amérique du Nord et du Sud, une équipe de deux chercheurs de l'université de Göttingen en Allemagne et de l'université de Washington aux États-Unis ont établi l'arbre généalogique contemporain et primitif des peuples indigènes. En tout, 137 génomes mitochondriaux et 63 sous-séquences de ces génomes ont été évalués. Le génome mitochondrial est transmis par la mère. Des méthodes bioinformatiques de pointe indiquaient que la population amérindienne a connu un pic il y a 5 000 ans, et est ensuite restée constante pendant des millénaires. Mais il y a 500 ans environ, la population a diminué de moitié. «Ces pertes ne se limitent pas à des régions spécifiques, mais sont plutôt distribuées en Amérique du Nord et du Sud, les régions les plus densément peuplées étant particulièrement touchées», déclare le Dr Lars Fehren-Schmitz de l'université allemande. Ce déclin n'a pas duré très longtemps; la population indigène a recommencé à se multiplier assez rapidement. «La nouvelle croissance montre que la cause du déclin ne peut être attribuée qu'à des facteurs rapides et à courte durée, comme, par exemple, les maladies apportées par les Européens associées à la guerre et à la famine, et ne découlait donc pas de processus plus longs, comme on le croyait auparavant.» Brendan O'Fallon, de l'université de Washington, ajoutait: «Nous avons observé une diminution soudaine et importante dans la population amérindienne il y a 500 ans. Ce qui correspond exactement à l'époque à laquelle les Européens sont arrivés pour la première fois. Il s'agit plutôt d'une nouvelle ligne de preuves qui confirment réellement, selon moi, les suppositions de beaucoup, lesquelles n'avaient jamais été documentées dans ce domaine auparavant. L'idée fondamentale à l'origine de ce concept est que lorsqu'une population est relativement petite, les individus ont pratiquement tous les mêmes ancêtres à ce moment-là. Quand une population est plus grande, il est plus difficile de retrouver l'ancêtre commun. Ainsi, l'arbre généalogique est plus grand.» Le duo a également procédé à une reconstruction spatiale des tendances démographiques dans le Nouveau Monde en cartographiant l'expansion rapide le long des côtes et dans les terres des premiers hommes à s'établir aux Amériques. Il y a près de 15 000 à 17 000 ans, ces peuples ont migré d'Asie en traversant le détroit de Béring, qui se trouve en dessous du niveau des mers. Mais ce n'est que plus tard, après que des groupes se soient accoutumés à leur nouvel environnement, que les populations se sont considérablement agrandies.Pour de plus amples informations, consulter: Université de Göttingen: http://www.uni-goettingen.de/en/1.html PNAS: http://www.pnas.org/
Pays
Allemagne, États-Unis