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Contenu archivé le 2023-04-17

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Tendances scientifiques: Pourquoi «aplatir la courbe» est-il devenu le nouveau mantra de santé publique dans la lutte mondiale contre le coronavirus?

Qu’appelle-t-on «aplatir la courbe», et pourquoi cette nouvelle expression à la mode suscite-t-elle tant d’attention?

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Aplatir la courbe désigne en substance le fait de répartir le nombre prévisionnel de nouveaux cas sur une plus longue période de temps, afin de garantir un meilleur accès pour tous aux systèmes de soins de santé. C’est la raison pour laquelle de plus en plus de pays exhortent leurs populations à respecter la distanciation sociale, et imposent même des confinements, afin de contenir la propagation du virus. Pour le Dr Howard Markel, le physicien et historien médical américain qui a contribué à trouver l’expression «aplatir la courbe», ces mots font déjà partie de son vocabulaire. Tandis que les adolescents comme les dirigeants de notre monde n’utilisent cette phrase que depuis quelques semaines. «Une épidémie qui se déclare quelque part est capable de voyage partout», a-t-il indiqué au «Michigan Medicine», un blog de l’Université du Michigan qui présente des actualités liées à la santé et des conseils bien-être. «Nous devons tous participer à l’effort collectif, afin de diminuer le nombre de malades, que ce soit pour nous-mêmes ou pour nos communautés.»

Aplatir la courbe comme l’ont fait la Chine et la Corée du Sud

En février dernier, l’épidémie s’était propagée à une vitesse impressionnante dans la province de Wuhan, en Chine. Le personnel médical n’avait aucune idée de ce contre quoi ils luttaient. Les hôpitaux étaient surchargés. Par conséquent, les mesures de distanciation sociale n’ont été adoptées que trop tard. La courbe de la maladie, un graphique représentant le pic soudain d’infections, était très abrupte. La Chine et la Corée du Sud sont parvenues à aplatir la courbe en mettant en place des mesures d’isolement communautaire strictes, permettant à la communauté médicale de garder l’ascendant sur le nombre de cas quotidiens. Plus la courbe est aplatie, plus la pression exercée sur les systèmes de santé est faible, minimisant ainsi les risques qu’ils se fassent submerger. En raison de la rapide hausse de la courbe d’infections en Italie, le système de soins de santé n’a pas pu gérer tous les nouveaux cas. Apparemment, le pays commence lentement à faire fléchir la courbe avec moins de cas enregistrés de jour en jour. Parler d’une courbe plus plate, c’est aussi partir du principe que le même nombre de gens contracteront l’infection, mais sur une plus longue période de temps. L’Allemagne constitue l’un des pays d’Europe qui parvient à aplatir cette fameuse courbe. Le 23 mars dernier, le directeur de la santé publique, le Dr Lothar Wieler a confié à «Reuters» que l’aplatissement de la courbe d’infections observé pouvait être lié aux premiers effets positifs des mesures prises. En Europe, l’Allemagne se situe juste derrière l’Italie et l’Espagne en termes de nombre total de cas de COVID-19.

Gagner du temps

Récemment, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a insisté sur l’importance d’aplatir la courbe. «L’OMS continue d’appeler tous les pays à mettre en œuvre une approche globale, dans le but de ralentir la transmission et d’aplatir la courbe», indique son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d’un point de presse organisé le 18 mars. «Cette approche permet de sauver des vies et de gagner du temps pour la mise au point de vaccins et de traitements.» «Si vous n’êtes pas simultanément confrontés à des nombres importants de cas dans les hôpitaux et les cliniques, cela permet en réalité de diminuer le nombre total de décès des suites du virus ou d’autres causes», a poursuivi le Dr Markel dans le blog. «Et, encore plus important, cela fait gagner du temps aux scientifiques des universités et des gouvernements, ainsi qu’aux industries, pour formuler de nouvelles thérapies et traitements, et élaborer potentiellement un vaccin.» «Le coronavirus est une maladie socialement transmissible, et nous avons tous l’obligation sociale d’empêcher sa propagation», a conclu le Dr Markel. «Les microbes ont le pouvoir de nous lier, mais également de nous séparer. Nous formons une très petite communauté, que nous le reconnaissions ou pas, et ces événements le prouvent. Il est aujourd’hui grand temps d’agir comme une communauté.»

Mots‑clés

coronavirus, aplatir la courbe, COVID-19

Pays

États-Unis

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