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Contenu archivé le 2023-04-17

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TENDANCES SCIENTIFIQUES: Pourquoi les théories conspirationnistes liées au COVID-19 se propagent plus rapidement que la pandémie elle-même

Des théories accusent les réseaux 5G et Bill Gates d’être à l’origine de la pandémie mondiale de coronavirus ou des scientifiques chinois d’avoir créé le virus en laboratoire; des experts nous éclairent sur l’émergence de ces croyances à la fois erronées et dangereuses.

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L’association entre la 5G et le COVID-19 a commencé à circuler de manière anodine, mais elle a rapidement inondé les médias traditionnels. Selon un rapport du Pew Research Center, près d’un tiers des Américains pensent que le COVID-19 a vu le jour en laboratoire et a été conçu par l’homme. Bill Gates est aujourd’hui la nouvelle cible de ces théories conspirationnistes.

Démystifier les théories de la conspiration

Viren Swami, professeur de psychologie sociale à l’Université Anglia Ruskin au Royaume-Uni, explique les mécanismes psychologiques sous-jacents de ces théories conspirationnistes, ainsi que les croyances qui leurs sont associées. «L’un des problèmes qui se posent lorsque l’on essaye de comprendre les théories conspirationnistes est que tant de gens puissent y croire», indique le professeur Swami au journal britannique «Express». «Nous savons que certains mécanismes rendent les gens plus sensibles à certaines théories, comme le fait de se fier davantage à son intuition ou à ses émotions. Le nœud du problème est en réalité un manque d’organisation ou de contrôle.» Le professeur Swami a expliqué que les sentiments de peur, associés à un manque de soutien ou d’explications, rendent certaines personnes plus susceptibles de croire à ces théories. «En règle générale, ce sont les individus qui se sentent démunis, menacés ou dépossédés de toute forme de contrôle sur les événements qui les entourent.» L’explosion des réseaux sociaux et des plateformes sur Internet alimente aussi ces théories. «Cependant nous avons également conscience qu’elles se propagent particulièrement rapidement lorsqu’il s’agit du coronavirus», a-t-il ajouté. «Quelques études ont révélé qu’il est possible de cartographier la propagation des théories conspirationnistes concernant le coronavirus, et que celles-ci se diffusent à un rythme plus rapide que le virus lui-même». Faire changer d’avis une personne persuadée de la véracité d’une de ces théories est quasiment peine perdue: «Non, c’est presque impossible, surtout si vous y croyez dur comme fer», poursuit le professeur Swami. «Ces personnes rejettent généralement toutes les preuves qui ne coïncident pas avec leur vision du monde, et n’acceptent que les éléments qui valident leurs croyances pré-existantes. Elles rejetteront tout en bloc en m’accusant moi-même de faire partie de la conspiration. Elles s’arrangeront pour présenter les choses de telle façon qu’il sera impossible de débattre du sujet. Ces personnes se placent dans un certain état d’esprit où, selon elles, les individus responsables de mauvaises choses sont mauvais par nature. Or on ne discute pas avec le mal ou avec l’un de ces agents: on le combat, on souhaite le vaincre».

Séparer la réalité de la fiction

La désinformation dans un contexte de crise sanitaire publique peut se révéler tout aussi dangereuse, notamment lorsque des millions de personnes se fient à des informations non vérifiées. Ces individus n’ont pas l’intention de relayer des informations erronées, mais ils le font tout de même par inadvertance. «Il existe des preuves montrant que les gens ont davantage de mal à séparer le vrai du faux lorsqu’ils se trouvent face à des contenus émotionnellement évocateurs», déclare David Rand, professeur au Massachusetts Institute of Technology et chercheur dans le domaine de la désinformation, à «CNN». «En particulier, les gens sont plus susceptibles de croire à de fausses allégations lorsqu’ils se fient à leur intuition et à leurs émotions. Les déclarations effrayantes, par exemple, rendent les gens moins enclins à s’arrêter et à s’interroger». Aujourd’hui plus que jamais, nous avons un rôle majeur en tant qu’individus dans la diffusion d’informations correctes pour agir dans le bien commun. Nous disposons déjà des outils pour y parvenir à grande échelle. Nous vous invitons à partager la page de la Commission européenne dédiée à lutter contre la désinformation, ainsi que la rubrique En finir avec les idées reçues de l’Organisation mondiale de la santé.

Mots‑clés

théories conspirationnistes, coronavirus, COVID-19, santé