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Estimating the Prevalence of AntiMicrobial Resistance

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Modéliser la résistance aux antimicrobiens pour aider à prévenir le paludisme

Modéliser la prévalence de la résistance aux médicaments chez le parasite responsable du paludisme pourrait contribuer à lutter contre la résistance aux antimicrobiens, mais la collecte des données requises est onéreuse. De nouvelles simulations pourraient changer la donne.

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La résistance aux antimicrobiens (RAM) est l’un des grands défis imminents auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui. Une augmentation de l’utilisation des antibiotiques au cours du siècle écoulé, aussi bien chez les êtres humains que les animaux, a mené à une hausse des agents pathogènes résistants aux médicaments antimicrobiens. La RAM peut se développer si des médicaments de moindre qualité sont utilisés, ou si les patients ne vont pas au bout de leur traitement. La résistance d’une infection aux médicaments est un processus évolutif, qui nécessite souvent différentes mutations pour se produire, explique Tamsin Lee, une spécialiste des systèmes résistants et pérennes pour la santé au Fonds mondial. «Ces agents pathogènes résistants survivent pour être transmis, propageant ainsi la résistance au sein de la population», poursuit-elle. Chaque année, la RAM cause des milliers de décès dans l’UE et coûte des millions d’euros aux systèmes de soins de santé. Pourtant, il est difficile de prévoir sa prévalence, notamment en raison des difficultés inhérentes à la collecte de données.

Modéliser la résistance aux antimicrobiens

Au cours du projet EstAMR, financé par l’UE et entrepris avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie, des scientifiques ont tenté de modéliser la résistance d’un parasite qui provoque le paludisme, Plasmodium falciparum. Il a développé une résistance aux derniers médicaments antipaludiques. Les résultats pourraient contribuer à prédire la fréquence du paludisme résistant aux médicaments dans différentes zones géographiques. L’équipe a considéré le statut socioéconomique comme un facteur aggravant dans la prévalence de la résistance aux médicaments. «Peut-être que les médicaments sont de moindre qualité, ou qu’un patient partage son traitement avec un membre de sa famille», explique Tamsin Lee. Pour comprendre ce lien plus clairement, les chercheurs ont besoin de beaucoup de données. Les infections paludéennes résistantes aux médicaments sont identifiées en recourant à des études de marqueurs moléculaires, qui identifient les mutations responsables de la résistance. «Idéalement, nous pourrions surveiller où et quand les mutations surviennent dans une région et tracer la propagation de ce variant à travers une population, ce qui nous permettrait d’anticiper le moment et le lieu où il apparaîtra par la suite», poursuit Tamsin Lee. Mais les études des marqueurs moléculaires sont onéreuses. En d’autres termes, seules les régions soupçonnées d’avoir des parasites résistants aux médicaments sont étudiées, ce qui signifie que les données recueillies sont biaisées.

Recourir à un modèle spatio-temporel

Afin de contourner cette difficulté, Tamsin Lee et son équipe ont développé un modèle spatio-temporel, qui permet des changements dans l’espace et le temps. Ils l’ont alimenté de données simulées, en imaginant une situation dans un avenir pas si lointain, où le test des infections résistantes aux médicaments sera facile et bon marché. Utilisant ces données simulées, l’équipe d’EstAMR a pu identifier quels centres de soins de santé étaient plus susceptibles d’être confrontés à une «émergence» plus importante de résistance aux médicaments. «Ces centres de soins de santé utilisent probablement des médicaments de qualité inférieure, et donc nous pouvons intervenir et comprendre pourquoi ils les utilisent», explique Tamsin Lee. «Peut-être que le lieu est éloigné, ce qui complique le fait de garder les médicaments en stock, ou peut-être que leur fournisseur est douteux, ou peut-être qu’il faut éduquer les patients, ou rendre les médicaments moins chers afin qu’ils puissent aller au bout du traitement», ajoute Tamsin Lee.

L’éducation pour garantir la poursuite du traitement jusqu’au bout

Les résultats des travaux pourraient servir à prévenir la propagation du paludisme résistant aux médicaments et étendre la durée de vie de certains médicaments. «La résistance aux médicaments est un véritable problème, mais il est contraire à l’éthique de refuser un traitement, même s’il est de moindre qualité», déclare Tamsin Lee. «Afin de lutter contre la résistance aux médicaments, nous devons nous assurer que chaque patient ait accès à un traitement de qualité et qu’il soit informé afin d’aller au bout du traitement», conclut-elle.

Mots‑clés

EstAMR, paludisme, antimicrobien, résistance, médicament, infection, modélisation, simulé, données

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