Contre la cochenille Matsucoccus: le projet PHOCUS
Comment protéger efficacement les pins et citrus contre le fléau que représentent les insectes prédateurs? Voilà une question récurrente dans les pays du bassin méditerranéen à laquelle aucune solution viable n'a été apportée. Plusieurs campagnes de pesticides se sont révélées inefficaces et ont poussé les scientifiques à chercher une meilleure solution. Comme cela arrive souvent, ils ont trouvé des réponses potentielles en observant les processus naturels. En l'occurrence, ils se sont intéressés au phénomène d'attraction sexuelle naturelle. Dans le cadre du projet PHOCUS, plusieurs pays de l'Union européenne ont étudié divers moyens naturels pour endiguer au mieux les infestations du pin. Parmi les méthodes recourant aux kairomones, phéromones et prédateurs naturels, il s'agissait d'identifier la plus performante. Dans certaines études, le recours à des pièges à phéromones pour attirer les insectes mâles n'a pas suffi à endiguer des invasions de larves. Les recherches menées sur les citrus ont même révélé que le recours à de nombreux pièges de ce type amplifiait même les infestations. En effet, certains insectes prédateurs mâles non piégés semblaient réagir à la baisse de la population mâle. D'autres études ont révélé, qu'utilisé seul, le piège à phéromones ne présentait pas d'avantage réel. Les recherches sur l'utilisation des kairomones ont été plus encourageantes. Les pièges à kairomones servent à attirer les prédateurs naturels. Au cours d'expériences menées en Corse et au Portugal, ce type de piège a permis un meilleur contrôle biologique des invasions de parasites. Il se distingue notamment par le fait que ses effets perdurent. En effet, les prédateurs naturels continuent à peupler la zone longtemps après son retrait. En conclusion, il semble donc que l'utilisation conjointe et équilibrée des kairomones, phéromones et traitements chimiques donne les meilleurs résultats. Le projet PHOCUS avait vu le jour pour trouver des méthodes écologiques de lutte contre les infestations. Au vu des résultats, il est évident que des études à long terme s'imposent pour évaluer son potentiel complet et pour obtenir une image plus précise de l'utilisation de substances chimiques naturelles.