Ingénierie virale pour combattre le cancer
Le cancer est l'une des principales causes de mortalité dans le monde. Actuellement, les recherches se concentrent sur des thérapies innovantes pour tuer les cellules cancéreuses, comme par exemple la virothérapie qui utilise le cycle naturel des virus. Les virus oncolytiques infectent et tuent préférentiellement les cellules cancéreuses. Par génie génétique, il est possible par exemple de modifier la surface de l'enveloppe virale et de modifier leur tropisme pour qu'ils ne se lient qu'aux cellules cancéreuses ou de modifier le processus de réplication de leur génome pour qu'il n'ait lieu qu'à l'intérieur de tumeurs cancéreuses. Il est également possible de les modifier pour que leurs gènes expriment des protéines qui vont tuer la cellule cancéreuse ou stimuler une réponse immunitaire contre la tumeur. Même si des essais cliniques ont réussi à démontrer la faisabilité de la virothérapie, son efficacité thérapeutique reste encore limitée. Des effets synergiques ont toutefois été observés lorsqu'elle était associée à la chimiothérapie ou la radiothérapie. Une amélioration de la technique actuelle semble donc nécessaire avant que la virothérapie puisse faire partie de l'arsenal thérapeutique et améliorer significativement le taux de guérison. Le projet Theradpox («Optimised and novel oncolytic adenoviruses and pox viruses in the treatment of cancer: Virotherapy combined with molecular chemotherapy»), financé par l'UE, s'est concentré sur le développement de nouveaux virus de variole (poxvirus) et d'adénovirus, capables de tuer les cellules des cancers colorectaux, pancréatiques et ovariens.L'objectif principal du consortium était de développer des poxvirus et des adénovirus capables d'infecter les cellules cancéreuses pour qu'elles deviennent plus sensibles à la chimiothérapie. Les chercheurs ont vérifié l'innocuité et la non-pathogénicité de ces virus sur des lignées spécifiques de cellules cancéreuses et sur des modèles animaux porteurs de tumeurs cancéreuses. Mais surtout, ces virus oncolytiques se sont révélés d'une meilleure spécificité tumorale et d'une plus grande efficacité thérapeutique avec moins d'effets secondaires systémiques. L'expertise multidisciplinaire des partenaires de cette étude a pu générer de nouvelles connaissances qui se traduiront probablement par des thérapies anticancéreuses plus sûres et plus efficaces.