Retracer les origines biogéographiques
Les généticiens ont essayé de répondre à la question des origines en utilisant les données génétiques modernes et ainsi circonscrire l'origine géographique des populations et des individus à certaines régions bien particulières d'Afrique. Cette approche n'est pourtant pas la panacée si l'on tient compte des mouvements considérables de population en direction et à l'intérieur des Amériques depuis cette période. C'est pourquoi, on ne peut compter sur la répartition génétique actuelle pour obtenir plus de précisions. Le projet ROOTS («Ancient DNA and the Atlantic slave trade: A search for origins») a tenté une nouvelle approche et utilisé l'ADN ancien (ADNa) pour retracer les origines biogéographiques des esclaves d'Afrique. Les analyses d'ADN ancien sur des vestiges archéologiques comme les squelettes permettent de tester certaines hypothèses historiques, les chercheurs de ce projet financé par l'UE ont ainsi tenté de reconstruire directement la relation ancestrale des esclaves africains avec leur descendance. Les résultats du projet montrent que l'ADN endogène pouvait être récupéré à partir de squelettes archéologiques dans des contextes autres que ceux habituellement associés à la recherche d'ADN fossile. La récupération d'authentiques séquences d'ADN fossile à partir de squelettes retrouvés dans les Caraïbes permet aux chercheurs d'envisager des recherches passionnantes dans ce domaine et l'espoir d'obtenir une meilleure connaissance de cette période. Les membres du projet ROOTS ont également réussi à démontrer que la récupération ciblée de séquences, couplée aux techniques les plus avancées de séquençage constituait une excellente façon d'isoler, d'amplifier et d'analyser des séquences d'ADN spécifiques et de retrouver des séquences mitochondriales complètes. Ces dernières permettant aux partenaires du projet d'accroître significativement la résolution phylogénétique des analyses moléculaires. Malgré l'acquisition de ces nouvelles connaissances, les travaux des chercheurs ont montré qu'il n'était guère possible de retracer l'ascendance maternelle plus précisément qu'à l'échelle de régions géographiques assez étendues. C'est pourquoi de plus amples recherches sont encore nécessaires ainsi qu'une grande prudence vis-à-vis des assertions médiatiques concernant les possibles résultats de cette approche.