Des cellules souches pour réparer les genoux
L'arthrose du genou est une maladie articulaire dégénérative qui se caractérise par la perte de cartilage articulaire dans les articulations suivie de remodelage osseux. Des études réalisées sur des modèles animaux ont montré que l'implantation chirurgicale de cellules souches d'origine adipeuse (CSA) facilitait la réparation des tissus cartilagineux fibrillaires. Les CSA représentent une option moins douloureuse et risquée que les autres traitements cellulaires nécessitant la collecte de chondrocytes autologues. Des chercheurs financés par l'UE ont testé l'efficacité thérapeutique des CSA autologues sur des animaux et des humains, dans le cadre du projet ADIPOA(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) («Adipose derived stromal cells for osteoarthritis»). L’injection intra-articulaire de CSA en remplacement d'une implantation chirurgicale représente une nouvelle méthode de ce traitement d'arthrose du genou. Les membres du projet ont d'abord travaillé, lors d'études in vivo, sur la caractérisation et la transformation des CSA pour optimiser la protection chondrale. Les études sur les animaux ont confirmé la sécurité, l'efficacité et la relation dose-effet du traitement aux CSA. Ces données précliniques ont été alors utilisées pour l'obtention des autorisations nécessaires et pour la configuration de l'essai clinique de phase 1 sur des humains. Dix-huit patients souffrant d'une arthrose du genou nécessitant une arthroplastie ont été sélectionnés pour l'étude pilote de la phase 1 où trois niveaux de doses de CSA différentes ont été testés. Les résultats cliniques et les observations de l'imagerie à résonance magnétique ont montré que le groupe à faible dose avait, en particulier, amélioré les fonctions tout en réduisant la douleur. Parmi les 18 patients nécessitant une arthroplastie, seuls deux ont choisi cette option un an après le traitement aux CSA. Ceci a permis de confirmer la sécurité et la faisabilité. Les activités du projet ont fait l'objet de plusieurs publications dans des journaux revus par des pairs, de 12 publications sur le web et de 8 articles de presse. Les résultats ont été évoqués lors d'entretiens à la radio et à la télévision mais également diffusés lors de réunions scientifiques et de colloques internationaux. Fait plus important, un des partenaires du projet a déposé un brevet sur l'action paracrine de la CSA. Ce test permet de prévoir rapidement la réponse des patients aux traitements anti-inflammatoires à base de cellules et pourrait être extrapolé pour le traitement d'autres maladies incurables à composante inflammatoire. Les résultats du projet seront testés par un essai contrôlé de phase 2B. Des résultats positifs bénéficieraient non seulement aux patients et cliniciens, mais amélioreraient également la compétitivité de l'UE sur un marché de la médecine régénérative d'un milliard de dollars.