Examiner les perceptions du nouveau risque terroriste
Au cours des dernières années, la notion de terrorisme en tant que nouvelle menace visant la société s'est imposée. En conséquence, la peur politique gagne le quotidien et la perception publique du risque lié au terrorisme crée un climat d'anxiété. Le débat théorique de l'analyse sociale et politique continue de porter sur le phénomène de risque et sur son rôle. Cependant, on manque encore d'analyses concernant la perception du risque terroriste en Europe. Le projet TRIPMAP financé par l'UE a mis au point un moyen théorique et méthodologique visant à combler cette lacune grâce à une analyse comparative détaillée. Le travail de fond du projet a mis en évidence le fait que la notion de nouveau terrorisme repose sur deux hypothèses majeures. La première est que l'activité terroriste mondiale de la fin des années 90 a donné le jour à une nouvelle forme de terrorisme plus grave. L'autre est que les démocraties, bien que respectant par nature les libertés civiles, font état d'une activité terroriste plus intense. Les résultats analytiques et empiriques ont révélé que, prises au pied de la lettre, les deux hypothèses ci-dessus sont à la fois discutables et faussées. Il reste donc à expliquer la raison de la perception du risque de terrorisme. Fondamentalement, il est évident qu'une compréhension plus historique du terrorisme est nécessaire pour mettre un terme aux notions rigides d'ancien et nouveau terrorisme utilisées jusqu'à présent et considérées comme préjudiciables et contre-productives. En outre, la confiance des citoyens dans le gouvernement est d'une grande importance puisqu'elle détermine leur volonté à renoncer à leurs libertés civiles au nom de la sécurité. Ce modèle intégré peut être utilisé pour mener des recherches complémentaires établissant un lien entre l'impact du risque terroriste sur les sociétés et les réponses au terrorisme, qu'il s'agisse de décisions politiques ou de réactions émotionnelles.
Mots‑clés
Perception du risque terroriste, nouveau terrorisme, libertés civiles