La vision marocaine de l'évolution de l'hominidé
Le Maroc est le site idéal pour étudier la chronologie et les effets climatiques et autres aspects environnementaux sur l'évolution humaine pendant le Quaternaire et plus spécialement, ces 130 000 dernières années. Grâce à l'enveloppe européenne, le projet MEMOQUAT («Man and environments in Morocco during Quaternary») vise à nouer des partenariats entre les institutions européennes et marocaines, afin d'étudier l'évolution de l'hominidé. L'objectif consiste à rassembler pour la première fois les différentes étapes d'une telle étude (fouilles archéologiques, datation et publication) au sein d'une même organisation. Deux partenaires européens travaillent avec une université marocaine. Le projet vise par ailleurs à établir une collaboration à long terme pour une formation sur place et le transfert des connaissances. Ce programme sur quatre ans s'achèvera en mars 2015. Les sites préhistoriques de Rabat-Temara, sur la côte atlantique du Maroc, ont été choisis pour une étude en trois phases de la chronologie, de la géologie et de l'évolution de l'homme. La première a été achevée en utilisant de nouvelles données radiométriques concernant la stratigraphie et les taux de gisement d'hominidés. La recherche jusqu'à présent a aidé à développer une méthodologie qui obtiendra des données de l'environnement géologique des sites préhistoriques. Par ailleurs, les membres de l'équipe ont étudié plusieurs formations de travertin, dont les résultats seront présentés lors d'une conférence en 2011. Une carotte de 12 mètres de long a offert plusieurs données de périodes s'étendant d'un million à 20 000 années, ainsi qu'une caractéristique à 0,78 million d'années y compris des données paléomagnétiques. Les autres membres ont contribué à l'étude de variabilité technologique dans la région de la vallée du Drâa et dans le Tafilalet. La datation en laboratoire a fait état d'une précision et d'une répétabilité exceptionnelles. Les pigments prélevés dans les sédiments ont été analysés afin d'établir les sources géologiques des matières premières. Le projet a par ailleurs organisé plusieurs conférences à l'université de Meknès. Les partenaires français et italiens ont présenté les résultats aux étudiants marocains, afin de les inviter à rejoindre le programme. Deux étudiants participants ont présenté leur thèse de doctorat. MEMOQUAT révèle ainsi des informations sur l'évolution humaine en Afrique du Nord, tout en nouant des liens en matière de recherche avec une université marocaine.
