L'aspect moléculaire de la sélection naturelle
Le projet AVIAN GENOMICS (Avian genomics and ecological speciation) a recherché les gènes responsables de la spéciation écologique, afin de développer des systèmes modèles. Les chercheurs ont utilisé les techniques de séquençage de prochaine génération et de cartographie d'association pour identifier les gènes responsables de l'évolution des formes de bec. Les chercheurs du projet ont étudié les passereaux Nesospiza et Serinus dans leur habitat natif. Ils ont élargi leur étude à trois autres oiseaux, dont le Zosterops lateralis (à dos gris) des îles du Pacifique, intégrant la génétique de la préservation à des oiseaux à aire de répartition réduite en Angola et aux passereaux Lagonosticta endémiques d'Afrique de l'Ouest. Les membres du projet ont produit des bibliothèques de séquençage et créé une ébauche de génome de référence pour Z. lateralis, un modèle écologique. Les données de séquence de transcriptome à grande échelle collectées ont servi à annoter le génome des Nesospiza. Des marqueurs ADN associés à des sites de restriction, utiles pour la cartographie d'association, ont permis de séquencer un large ensemble d'individus d'espèces telles que Nesospiza, Serinus et Zosterops. L'énorme quantité de données génomiques générées a montré qu'il existe principalement une divergence allopatrique, c'est-à-dire dans des zones séparées géographiquement, dans le système Neospiza/Serinus. Le projet collabore avec d'autres laboratoires pour rechercher des signaux moléculaires de sélection dans les données sur les polymorphismes, les différents phénotypes d'une même population. Ils utilisent l'expression des gènes pour découvrir les gènes responsables des différences de taille des becs. Le projet s'appuiera sur le très grand nombre de données collectées pour analyser les différences de populations chez les passereaux. AVIAN GENOMICS étudie notamment une zone d'hybridation des Nesospiza dans l'île Tristan da Cunha, où l'évolution est en marche. Les chercheurs y ont trouvé des régions génétiques qui sont en cours de sélection. Cela aide maintenant à déterminer les fonctions biologiques, physiologiques et cellulaires de ces gènes. Cela devrait permettre de déterminer les bases génétiques de l'adaptation et, finalement, de la spéciation. Au terme du projet, les chercheurs avaient fait des progrès considérables en vue de la compréhension de la base moléculaire de l'évolution d'espèces séparées. Ces travaux pourront avoir un impact sur la génomique de la préservation ainsi que sur la gestion de la biodiversité, en Afrique et ailleurs.