Des interactions de protéines à l'origine de cancers
Le cancer est très complexe et résulte de perturbations du génome qui favorisent la survie des cellules cancéreuses par altération de différents mécanismes cellulaires, notamment l'apoptose et la réparation de l'ADN. Les scientifiques sont parvenus à en savoir plus sur les mécanismes moléculaires sous-jacents. La compréhension des interactions protéine-protéine et des réseaux de régulation génétique qui sont impliqués dans l'apparition et la progression du cancer et dans sa réponse aux traitements pourrait constituer la clé de nouvelles solutions thérapeutiques. L'objectif du projet PPI-MARKER (Interruption of protein-protein interaction and network to cancer biomarkers and therapeutic targets) était d'utiliser le gain ou la perte d'interactions entre les protéines pour montrer leur rôle dans le développement tumoral. Les chercheurs ont utilisé une approche basée sur les réseaux pour trouver des biomarqueurs des cancers de la prostate et des GBM. Pour cela, ils ont combiné les données d'expression des gènes avec les interactions entre protéines ou les réseaux de régulation de la transcription. Ils se sont concentrés sur le réseau protéine-protéine du récepteur des androgènes pour le cancer de la prostate et au réseau régulé par TGF-bêta pour les gliomes. Des expériences avec les méthodes ChIP-Chip et ChIP-Seq sur des prélèvements de tumeurs de patients ont permis d'identifier les facteurs de transcription clés et leurs cibles. Ils ont utilisé une nouvelle technique appelée métaDBSite pour identifier des motifs et des modules de réseaux pertinents. Ils ont ainsi réussi à mettre en lumière le rôle d'IL-6 et de la signalisation STAT3 en aval ainsi que de présence élevée d'espèces d'oxygène réactif dans l'apparition du cancer de la prostate. Le projet PPI-MARKER a également étudié des biomarqueurs candidats prometteurs avant de les valider de manière expérimentale. Certains de ces candidats ont également été modélisés à l'aide de données structurelles de protéine sur des complexes de protéines. Cela devrait aider à concevoir des ligands qui perturbent les interactions liées au cancer en occupant les sites de liaison associés. Le cancer de la prostate est la cause de mortalité principale chez les hommes dans les pays développés et le GBM est la forme agressive la plus courante de tumeur cérébrale primaire. Les activités menées dans le cadre du projet ont permis des avancées significatives vers des diagnostics et la conception de solutions thérapeutiques pour ces cancers.
Mots‑clés
Cancer, prostate, glioblastome multiforme, interaction entre protéines, réseaux de gènes, biomarqueurs