Le passé des prairies protège leur futur
En examinant les effets des changements environnementaux antérieurs, les scientifiques sont capables de comprendre comment les espèces réagiront au changement climatique à l'avenir. Par conséquent, la compréhension de l'histoire évolutionnaire des écosystèmes de prairies en matière de changements biotiques et abiotiques passés influencera leur gestion face aux changements environnementaux à venir. L'objectif du projet GRASSLANDS (The evolution of the grassland biome: exploring past events to predict future scenarios) était d'explorer l'origine et la diffusion du biome des prairies. Les chercheurs ont utilisé des données de fossiles, la phylogénétique moléculaire et des modèles informatiques pour examiner les origines de leurs deux principaux composants, les herbes (poacées) et les pâquerettes (astéracées). Selon une opinion répandue, l'apparition et la diversification des poacées et des astéracées sont à peu près concomitantes de l'expansion des prairies. Le projet a entrepris de déterminer si cette diversification a eu lieu bien plus tôt, au cours de la période du Paléogène, que l'expansion des véritables prairies, qui date du Néogène. Les chercheurs ont cherché à savoir laquelle de ces deux hypothèses (la diversification des poacées et des astéracées au Néogène ou au Paléogène) était la plus probable en partant d'une analyse indépendante des données de séquence ADN et d'une réévaluation des enregistrements fossiles utilisés comme contraintes de temps. Les chercheurs ont produit un cadre phylogénétique complet pour la famille des astéracées et utilisé des enregistrements fossiles pour identifier des estimations de temps de divergence. Une analyse importante des enregistrements de fossiles de la famille des pâquerettes a été effectuée. Cela a permis d'évaluer les points d'étalonnage potentiels pour les estimations de temps de divergence obtenues pour les astéracées. L'analyse moléculaire a révélé que l'ancêtre commun le plus récent des astéracées est présent depuis le Crétacé supérieur, il y a environ 85,9 millions d'années, lorsque les derniers dinosaures vivaient sur Terre. Les chercheurs ont également trouvé des preuves d'une plus grande diversification des familles de pâquerettes et d'herbes au cours du Miocène, ce qui correspond à une baisse abrupte des concentrations en dioxyde de carbone au cours de cette période. Le projet GRASSLANDS aura des conséquences majeures sur la compréhension de l'évolution des écosystèmes d'habitats ouverts et des circonstances de cette évolution. Cela fournit également de nouvelles informations sur le développement des plantes à floraison. L'initiative permettra finalement de prévoir comment ces systèmes importants de prairies réagiront aux changements climatiques à venir, ce qui est essentiel pour protéger certaines des sources de biodiversité les plus riches de la planète.
Mots‑clés
Histoire évolutionnaire, prairies, GRASSLANDS, biome, paléontologie, phylogénétique moléculaire, biodiversité, Poacées, Astéracées