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Social Vaccination in Ant Colonies: from Individual Mechanisms to Society Effects

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Plus fortes ensemble - la vaccination sociale chez les fourmis

La vie en groupes sociaux, qu'il s'agisse d'humains ou d'insectes, entraîne un risque accru de propagation des maladies. Afin de contrer ce risque élevé d'infection, les fourmis ont développé des défenses collectives contre les maladies en plus de l'immunité individuelle pour se doter d'une «immunité sociale».

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Les insectes sociaux tels que les fourmis ont développé des moyens de se protéger contre les maladies qui combinent les systèmes immunitaires de tous les membres du groupe et leurs comportements collectifs en matière d'hygiène. Cette santé socialement organisée signifie que les individus exposés aux pathogènes sont régulièrement pris en charge par les membres sains du groupe qui enlèvent les particules infectieuses des corps des individus exposés par toilettage. Le projet SOCIALVACCINES (Social vaccination in ant colonies: From individual mechanisms to society effects) a montré que la santé sociale chez les fourmis jardinières ne se limite pas au toilettage, mais implique également l'application de leur poison riche en acide formique, qui est généralement répandu contre les intrus des fourmilières, sur les membres exposés du groupe comme désinfectant pour lutter contre les microbes. Les chercheurs ont également montré que le soin apporté aux membres du groupe souffrant de maladies infectieuses expose les individus soignants au risque de contracter eux-mêmes le pathogène. De manière importante, cependant, les infections chez les soignants étaient généralement de niveau moindre, et ne provoquaient ainsi généralement pas la maladie mais l'expression de gènes immunitaires stimulant une immunisation protectrice. Par conséquent, chez les fourmis, le contact social avec un individu infectieux entraîne une «immunisation sociale» protectrice parmi les congénères de la fourmilière, qui survivent mieux à une future infection avec le même pathogène que les fourmis de contrôle qui n'avaient vécu qu'avec des fourmis saines. Une telle immunisation des membres d'un groupe par contact social ne se retrouve pas uniquement chez les insectes et peut être comparée à la propagation de l'immunité par contact chez les groupes humains après vaccinations en direct contre la polio par voie orale. Ainsi, les sociétés de fourmis présentent un système de santé similaire à celui des débuts de la médecine humaine qui exploitait les effets protecteurs des infections de faible intensité par l'inoculation contre des maladies mortelles telles que la variole, avant l'invention de la vaccination moderne avec des souches mortes ou atténuées. L'étude unique menée dans le cadre du projet SOCIALVACCINES sur les aspects à la fois sociaux et individuels de la défense immunitaire a fourni des informations très utiles dans les domaines de l'évolution sociale et de l'immunologie écologique, ainsi que de l'épidémiologie, de la médecine évolutionnaire et du biocontrôle.

Mots‑clés

Immunisation, fourmis, infection, immunité, santé, pathogènes, SOCIALVACCINES

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