L'émergence d'une esthétique moderne
INVENTING AESTHETIC (Inventing the aesthetic: A historic-theoretical approach) était un projet financé par l'UE qui visait à reconstruire des modèles intellectuels et des attitudes spirituelles sur la base de l'interprétation de textes théoriques. La seconde moitié du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle sont connus comme la préhistoire de l'esthétique moderne. La recherche a exploré l'esthétique comme un phénomène radicalement moderne plutôt qu'au sens traditionnel du terme qui est utilisé pour désigner les philosophies de la beauté et les théories des beaux-arts. L'argument est que l'esthétique moderne émergente est quelque chose qui devait être inventé, développé et qui s'est manifesté dans une discipline philosophique. Cela s'est produit alors que la modernité émergeait en Europe. L'invention était multinationale et multidisciplinaire et était reliée à la théologie, à la philosophie morale, aux sciences naturelles, à la rhétorique, à l'épistémologie (psychologie), à l'anthropologie philosophique et à la littérature conversationnelle. Le but était de retrouver l'harmonie entre l'humain et le divin et entre l'individu et la société. La manière dont le gustus spiritualis (goût spirituel) a été interprété et appliqué pendant cette période était un des grands volets de ce projet. Certains concepts théologiques ont été transformés en concepts esthétiques en Europe par un processus largement sécularisant. Cela a conduit à une reconstruction de nouvelles attitudes à l'égard de la transcendance sensuelle. En outre, les recherches ont étudié les essais de Joseph Addison, qui ont contribué à relier les potentiels théoriques de l'esthétique émergente. Cela a fourni de nouveaux points de vue qui aident à clarifier le lien entre la nouvelle esthétique et la poétique ou la rhétorique traditionnelles. Enfin, INVENTING AESTHETIC a également étudié les travaux de F. Hutcheson qui diffèrent du courant dominant dans la bourse, comme alternative théorique. Les résultats de la recherche ont été diffusés lors de six conférences et ateliers ainsi que dans trois articles dans des revues académiques évaluées par des pairs. Ils seront particulièrement utiles aux études universitaires dans le domaine de l'esthétique.
Mots‑clés
Esthétique moderne, INVENTING AESTHETIC, modernité, Europe, gustus spiritualis