L'industrie spatiale européenne prépare un lancement critique pour Ariane 5
Arianespace, la société qui fabrique l'unique lanceur spatial commercial en Europe occidentale, a annoncé qu'une fusée Ariane 5 doit décoller de Kourou, en Guyane française, le 8 avril. Ce sera le premier lancement d'une navette Ariane 5 depuis la perte d'une version perfectionnée de la fusée et de sa charge utile d'une valeur de 600 millions d'euros, en décembre 2002, quatre minutes après le décollage. A la suite de cet événement, tous les lanceurs Ariane 5 ont été cloués au sol dans l'attente d'un examen approfondi de l'ensemble des systèmes. Arianespace a aujourd'hui la certitude que la version générique de la fusée est pleinement opérationnelle, et prévoit que le vol 160 quittera Kourou peu après 22.49 heures GMT. "La fusée a été amenée sur le pas de tir et tout se passe conformément aux prévisions", a déclaré Claude Sanchez, porte-parole d'Arianespace à l'agence de presse française AFP. La société a placé de grands espoirs dans la mission 160, qui embarquera par ailleurs deux satellites de télécommunications. Arianespace lutte avec des concurrents américains pour accéder à la suprématie dans le secteur du lancement de satellites, mais quatre échecs sur 14 missions d'Ariane 5 et la perte d'exploitation de quelque 50 millions d'euros subie l'année dernière risquent bien de compromettre sa première position actuelle sur le marché. Il n'existe à l'heure actuelle aucun projet de lancement d'une deuxième fusée Ariane 5 améliorée, qui possède une capacité de charge de 10 tonnes. L'enquête menée a permis de conclure que l'échec de son vol inaugural était dû à une fuite dans une conduite de refroidissement. A titre de précaution pour le lancement, les performances du moteur Vulcain-1 qui propulse la fusée Ariane 5 seront légèrement réduites afin de minimiser la probabilité d'une surchauffe.