L'évaluation cosmétique d’une tumorectomie au niveau du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus répandu, avec un demi-million de nouveaux cas en Europe chaque année. Les premières phases du traitement comprennent une chirurgie conservatrice (tumorectomie), suivie parfois d’une chimiothérapie et/ou d'une radiothérapie. L'analyse des résultats esthétiques d’un traitement conservateur a permis d'établir que 6 % des patientes obtenaient un résultat peu satisfaisant. Pas moins de 30 % d’entre elles sont déçues de leur morphologie après l’intervention chirurgicale. Le projet IBESUP(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) financé par l’UE a tenté de mettre au point les outils informatiques de simulation en vue d'évaluer les résultats cosmétiques de la chirurgie. IBESUP a proposé une structure numérique intégrée à même de simuler les effets d'un traitement chirurgical sur une longue période de rémission. Les chercheurs ont mis au point un modèle mathématique et informatique 3D qui simule les déformations des tissus mammaires et la récupération physiologique en post-opératoire. La modélisation repose sur deux méthodes numériques puissantes empruntées à la mécanique appliquée : le modèle d'éléments finis et l’analyse isogéométrique. L’efficacité et la précision de la simulation proposée ont été présentées à l’aide de données représentatives propres aux patientes. Les chercheurs ont analysé les données numériques concernant la guérison et la contraction des blessures sur la base de géométries mammaires obtenues des examens IRM réels de patientes. Les prévisions finales de la forme de la poitrine ont été validées suite à une comparaison des données photographiques et de surface de quatre patientes lors du suivi post-opératoire. Le projet IBESUP a atteint son objectif en parvenant à mettre au point un nouveau simulateur de modélisation in silico pour la chirurgie mammaire conservatrice. Le modèle proposé prévoit la prise en compte des modifications associées aux processus de récupération et de guérison. Par ailleurs, cette simulation pourrait poser les bases d’un développement futur d’autres simulateurs chirurgicaux particulièrement utiles sur le plan clinique.