De nouveaux indicateurs pour mesurer l'impact environnemental de la consommation humaine
Face à la dégradation constante de l'environnement, les décideurs réclament un indicateur pour surveiller l'impact environnemental lié à la consommation finale de biens et de services. Actuellement, cette charge est trop complexe pour être représentée en un simple chiffre. Il faut mettre en place plusieurs indicateurs d'empreinte écologique qui permettront aussi d'éviter de déplacer cette charge d'une région à une autre et entre différents domaines environnementaux. Bénéficiant d'un financement de l'UE, le projet THUNDER (Through understanding of socioeconomic metabolism towards sustainability) a défini des indicateurs d'empreinte qui attribuent une charge environnementale à toutes les étapes de la chaîne de production, jusqu'aux consommateurs finaux. L'équipe de THUNDER a mis au point un ensemble complet d'indicateurs d'empreinte adaptés à la surveillance de la charge environnementale complexe imposée par les humains. Ces indicateurs portent sur l'intégralité de la chaîne de production des produits consommés et représentent la charge générée au niveau mondial, sans tenir compte des frontières nationales. Les indicateurs sont basés sur trois concepts : les limites planétaires, l'évaluation de l'impact du cycle de vie et les empreintes environnementales autonomes. Ils portent, entre autres, sur le carbone, la production primaire nette potentielle, l'appauvrissement de l'ozone dans la stratosphère, le smog, la toxicité et la rareté de l'eau et des minéraux. Les chercheurs ont ensuite calculé les indicateurs d'empreinte en utilisant une analyse multirégionale des entrées-sorties, étendue à l'environnement (EE-MRIO). Ils ont partiellement intégré cet ensemble d'indicateurs à l'analyse EE-MRIO. Les indicateurs ont ensuite été limités à l'empreinte de production potentielle nette primaire et à l'empreinte eau. L'analyse EE-MRIO a été utilisée pour relier et estimer les deux indicateurs. Enfin, les partenaires du projet ont analysé à l'échelle mondiale les transferts de ces deux empreintes par le biais du commerce international. Les résultats montrent que l'empreinte des produits importés est plus élevée pour les pays riches, et ce, pour les deux types d'empreintes. Grâce à THUNDER, les décideurs ont désormais à leur disposition des données probantes relatives aux charges environnementales générées au-delà des frontières par la consommation domestique. L'ensemble d'indicateurs d'empreinte ainsi développé les aidera à mesurer les progrès dans les secteurs liés à l'environnement, ainsi qu'à définir des objectifs stratégiques. Le projet a également souligné l'importance du commerce international dans le déplacement des charges environnementales.
Mots‑clés
Impact sur l'environnement, indicateurs d'empreinte écologique, THUNDER, métabolisme socioéconomique
