Attentes élevées à l'égard de la présidence britannique
Lors d'un séminaire ERRIN organisé à Bruxelles le 29 juin, des responsables politiques et des représentants régionaux ont fait part à la présidence britannique de leurs attentes en matière de recherche. Ben Turner, de la représentation permanente du Royaume-Uni auprès de l'UE, s'est montré optimiste dans ses réponses, tout en soulignant clairement la limite temporelle de six mois imposée à l'action du Royaume-Uni. Tous les participants l'ont admis, l'approbation du compromis luxembourgeois sur les perspectives financières aurait été une mauvaise chose pour la recherche. Une baisse de 40 pour cent du budget affecté à la "stratégie de Lisbonne" aurait été "très grave", de l'avis de l'eurodéputé polonais Jerzy Buzek, et une "catastrophe" pour Kurt Vandenberghe, le chef-adjoint du cabinet du commissaire de l'UE chargé des sciences et de la recherche, Janez Potocnik. Selon M. Turner, si une diminution sensible du budget "compétitivité" avait été décidée par le Conseil européen, la Commission aurait retiré sa proposition actuelle pour le Septième programme-cadre (7e PC) de recherche. "Mais la proposition est maintenue et le Royaume-Uni mettra tout en oeuvre pour parvenir à un accord sur les aspects techniques et non budgétaires du programme," a déclaré M. Turner. Diverses options s'offrent désormais au gouvernement britannique. Le Premier ministre Tony Blair pourrait proposer un budget entièrement nouveau, ou modifier la proposition luxembourgeoise. "Le Luxembourg était plus proche du but que d'aucuns ne l'imaginent", a déclaré M. Turner. Un accord de ce type n'entraînerait pas nécessairement une réduction considérable du budget proposé pour la recherche, estime M. Turner: la recherche est l'une des priorités de la ligne budgétaire "Compétitivité", et si l'enveloppe du financement total pour cette section devait subir des coupes sévères, des dispositions spécifiques pourraient être prises afin d'éviter que les fonds alloués à la recherche ne soient réduits de façon excessive. Divers orateurs ont salué le débat déclenché par les désaccords sur le budget de l'UE. Toutefois, comme l'a signalé M. Turner, "nous ne pouvons simultanément débattre et arrêter le budget", avant d'ajouter: "Le meilleur résultat pourrait être le pire en termes de calendrier du 7e PC." Pour le rapporteur du Comité des régions sur les perspectives financières, Sir Albert Bore, le débat est l'occasion de recentrer les discussions politiques et budgétaires. M. Vandenberghe a salué la "nouvelle dynamique" induite, selon lui, par l'impossibilité de parvenir à un accord. Selon M. Vandenberghe, l'écho favorable reçu par le débat ne se limite pas au Royaume-Uni et aux services de M. Potocnik. De nombreux signaux indiquent que d'autres pays saluent eux aussi une discussion sur la structure du budget de l'UE, a-t-il ajouté. M. Buzek a appelé toutes les personnes présentes à faire pression sur leurs gouvernements nationaux, et en particulier sur les ministres des sciences et de l'économie. Il a déjà demandé aux eurodéputés de faire de même, et reconnaît que la Commission et le Parlement ont remis de bonnes propositions, ajoutant que "c'est uniquement avec le Conseil européen que nous avons un problème". Jerzy Buzek est convaincu que "nous serons soutenus par la présidence britannique, car c'est une présidence qui estime la recherche à sa juste valeur et en fait une priorité". M. Vandenberghe se disait également optimiste, et concluait en ces termes: "La proposition relative au 7e PC est en de très bonnes mains au Parlement européen, et nous pouvons également la remettre en toute sécurité dans celles de la présidence britannique."