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Harmless Clostridium bacteria as a highly targeted, continuous delivery system for immunomodulatory anti-cancer drugs

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Des bactéries recrutées pour le traitement du cancer

Les stratégies d’immunothérapie sont conçues en vue de stimuler le système immunitaire à lutter contre le cancer. Compte tenu de la faible absorption des médicaments d’immunothérapie par les tumeurs solides, les chercheurs du projet CMI2T IA ont eu recours à des bactéries anaérobies pour transporter les médicaments jusqu’au site tumoral.

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Le cancer représente l’une des principales causes de mortalité à travers le monde, ce qui exige le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques. L’immunothérapie est apparue comme une approche puissante pour stimuler le système immunitaire à lutter contre le cancer et maintenir une immunité durable. Cependant, très peu d’agents arrivent à cibler et pénétrer la tumeur solide, provoquant souvent des effets secondaires négatifs liés au système immunitaire. En outre, certaines tumeurs mettent en place des mécanismes d’évasion et d’élimination immunitaires, comme l’hypoxie tumorale, limitant davantage l’absorption des médicaments. Des bactéries modifiées pour transporter les médicaments jusqu’aux tumeurs Le projet CMI2T IA, financé par l’UE, a proposé d’administrer les médicaments d’immunothérapie à l’aide de bactéries anaérobies non pathogènes. Le raisonnement était que les tumeurs sont privées de taux d’oxygène normaux entraînant l’hypoxie ou la nécrose, conditions qui constituent un environnement idéal pour les bactéries Clostridium. En tant que coordinateur du projet, le professeur Philippe Lambin explique que «ces zones tumorales hypoxiques résistent au traitement classique, mais peuvent être colonisées sélectivement par des bactéries Clostridium». Ces bactéries peuvent être modifiées pour exprimer des agents d’immunothérapie. En cas de problèmes imprévus en matière de sécurité, il est possible de traiter le patient par des antibiotiques. Après administration, ces bactéries modifiées infiltrent la zone tumorale nécrotique et hypoxique et agissent comme une usine à cellules, produisant de façon continue des cytokines ou des petits anticorps, entre autres. Les chercheurs de CMI2T IA ont conçu une stratégie ciblant la tumeur qui utilise un anticorps qui «freine» sur la mort cellulaire programmée-1 (PD-1) et l’interleukine-2, une cytokine qui l’«accélère». Cette double approche déclenche principalement des lymphocytes T spécifiques à l’antigène pour cibler les cellules cancéreuses et a obtenu des résultats prometteurs chez des modèles animaux de cancer, réduisant la croissance tumorale et améliorant la survie du récepteur. L’administration de ces agents par le biais de véhicules Clostridium devrait améliorer l’administration intratumorale. Les résultats préliminaires prouvent que les Clostridium sporogenes peuvent coloniser efficacement les tumeurs solides, comme le cancer pulmonaire non à petites cellules, chez des modèles animaux expérimentaux et administrer les médicaments ou les anticorps localement au site tumoral. «Le système d’administration par Clostridium peut transporter de grandes quantités d’agents d’immunothérapie au site tumoral avec une spécificité élevée», poursuit le professeur Lambin. Les avantages du système de CMI2T IA Globalement, la double approche de CMI2T IA devrait atteindre une efficacité supérieure à celle des stratégies d’immunothérapie actuelles grâce à un plus grand nombre de patients qui répondent à cette approche, car elle cible la nature nécrotique et hypoxique du cancer. Par rapport aux approches thérapeutiques actuelles, l’approche d’administration du médicament par Clostridium minimise les effets secondaires indésirables en concentrant le traitement à l’intérieur de la tumeur. Elle évite également les longs traitements, car elle permet une administration unique et offre une toxicité minimale en éliminant les bactéries avec des antibiotiques une fois l’effet curatif est atteint. Le cancer du poumon a un mauvais pronostic et la chimiothérapie génère un taux de réponse de seulement 15 à 30 %. Les preuves cliniques démontrent jusqu’à présent une efficacité limitée des médicaments d’immunothérapie actuels, mettant l’accent sur les difficultés auxquelles les entreprises pharmaceutiques font face lorsqu’il s’agit du traitement du cancer. En ce qui concerne l’avenir, le professeur Lambin estime que «même si l’administration du médicament par Clostridium est axée sur le cancer du poumon, elle peut s’utiliser contre d’autres tumeurs solides normalement grandes pour lesquelles la nécrose a été constatée comme facteur pronostique négatif, tel que le gliome, le cancer du col de l’utérus, le cancer du foie et le cancer colorectal».

Mots‑clés

CMI2T IA, cancer, tumeur, immunothérapie, Clostridium, cytokine, hypoxie, anticorps, voie PD-1 (mort cellulaire programmée-1)

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