Les équipementiers automobiles identifient quatre domaines de recherche prioritaires
Les représentants de la CLEPA, l'association européenne des équipementiers automobiles, ont publié un programme de recherche stratégique dressant un inventaire du point de vue industriel des priorités de recherche propices au maintien de la pérennité et de la compétitivité du secteur automobile européen. Ce programme présente quatre domaines dignes d'intérêt qui, selon la CLEPA, mériteraient d'être soutenus au titre du septième programme-cadre (7e PC): - mobilité; - énergie, environnement et gestion du groupe propulseur; - sûreté et sécurité, confort propice à la sécurité; - matériaux, conception, transformation et fabrication. En ce qui concerne la mobilité, la CLEPA souhaiterait que les efforts visent plus particulièrement trois domaines: technologies propices à la décongestion du trafic; véhicules et concepts nouveaux et adaptables à des groupes spécifiques; et promotion d'un modèle systémique idéal. Afin de réduire l'impact environnemental du secteur automobile, la CLEPA propose d'améliorer la gestion du groupe propulseur et de développer des technologies axées sur le moteur, le boîtier de vitesses et la transmission. En matière de carburants, la CLEPA sait exactement quelles technologies méritent une attention particulière. «À courte échéance, les technologies reposant sur l'hydrogène et les piles à combustible sont moins prioritaires que celles basées sur les biocarburants. En effet, il s'avère au bout de nombreuses années de recherche que l'hydrogène reste confronté à des problèmes significatifs en termes de génération d'énergie primaire. Les technologies basées sur l'hydrogène et les piles à combustible demeurent néanmoins une alternative prometteuse au-delà de l'horizon 2020. C'est la raison pour laquelle la CLEPA est favorable à des efforts de RDT [recherche et développement technologique] complémentaires dans ce domaine.» Les véhicules électriques sont confrontés aux mêmes défis que l'hydrogène et nécessiteraient également que l'on apporte des modifications considérables à leur infrastructure, affirment les représentants de la CLEPA. La priorité devrait plutôt être accordée aux biocarburants de deuxième génération: «Si l'on tient compte de l'intensité, de la génération, du stockage et de la distribution d'énergie, le carburant liquide est à l'heure actuelle la meilleure alternative en matière de combustibles et il est appelé à le rester au cours des prochaines décennies», ont commenté les membres de l'association. Des travaux de recherche consacrés à l'amélioration de la gestion du groupe propulseur pourraient par ailleurs apporter des solutions durables. La CLEPA estime que la consommation de carburant des moteurs à combustion peut être améliorée de 10 à 20 %. Un tel résultat nécessiterait une amélioration de la gestion de la transmission, la fabrication de nouveaux matériaux légers et peu sensibles à l'usure, une optimisation des technologies de filtration, la mise en oeuvre de technologies hybrides abordables, et la conception de moteurs dotés d'une viscosité et d'une inflammabilité réduites. La CLEPA affirme catégoriquement qu'une amélioration de la technologie automobile ne peut garantir la sûreté et la sécurité, mais réclame au contraire une approche intégrée impliquant l'ensemble des parties prenantes. «La sûreté s'appuie sur une formation adéquate et une responsabilisation des usagers de la route; elle requiert également le développement de l'infrastructure routière et des investissements connexes, ainsi qu'une législation européenne dont la mission est d'épargner des vies, sans oublier la R & D [recherche et développement], qui est fondamentale», peut-on lire dans le programme de recherche. Au titre de la rubrique «Matériaux, conception, transformation et fabrication», la CLEPA demande que la recherche soit axée sur la réduction du poids, sur l'identification de matériaux propices à la sûreté, à la sécurité et à la pérennité financière, et sur des technologies de fabrication plus rentables. Le lancement du programme de recherche stratégique a réuni les directeurs de trois directions générales de la Commission européenne, à savoir les DG Recherche, Société de l'information et médias et Énergie et transports. Il souligne ainsi le large éventail de parties prenantes que compte le secteur des équipementiers automobiles. Rosalie Zobel, représentant la DG Société de l'information, a tenu à rassurer les parties prenantes sur le fait que le programme de travail mené au titre du programme «Technologies de l'information et de la communication (TIC)» du 7e PC est le résultat d'une vaste consultation et de la participation d'experts. «Dans le domaine des voitures intelligentes et des services dédiés à la mobilité, nous nous concentrerons sur la nouvelle génération de systèmes avancés d'assistance au conducteur afin d'offrir un degré plus élevé de sûreté, ainsi que sur les services de mobilité propres à rendre le transport des personnes et des marchandises plus sûr, plus efficace, plus confortable et plus respectueux de l'environnement», a déclaré Mme Zobel. Dans le cadre de la rubrique «TIC destinées aux systèmes coopératifs», elle a promis que l'accent serait placé sur la communication de véhicule à véhicule et de véhicule à infrastructure, l'objectif étant d'élaborer de nouvelles fonctionnalités, d'encourager la gestion du trafic en temps réel et de conférer un soutien accru aux systèmes de sécurité active. Intervenant au nom de la DG Recherche, András Siegler, le directeur de la direction «Transports», a constaté que le programme de recherche stratégique de la CLEPA est conforme, d'une part, aux objectifs du programme du 7e PC consacré spécifiquement aux transports de surface et, d'autre part, au programme de recherche stratégique de la plate-forme technologique européenne pour le transport routier (ERTRAC). Il a relevé avec satisfaction cette convergence des points de vue, déclarant qu'elle démontre également l'effet de levier des plates-formes technologiques européennes.