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Contenu archivé le 2023-04-13

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Des médicaments couramment utilisés dans le traitement de la tension artérielle pourraient représenter un danger pour le cœur

Sur la base de données réelles fournies par deux pays européens, des scientifiques ont découvert qu’un certain type de médicament prescrit pour réduire la tension artérielle pourrait en réalité augmenter le risque d’arrêt cardiaque.

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Des médicaments à base d’une molécule appelée dihydropyridine sont généralement prescrits par les médecins pour traiter l’hypertension artérielle et l’angine, une douleur thoracique due à une réduction du flux sanguin vers le cœur. Toutefois, il se pourrait que ces mêmes médicaments augmentent le risque d’arrêt cardiaque subit (ACS). Durant un ACS, le cœur cesse de pomper le sang vers le cœur et d’autres organes vitaux. L’absence de traitement en temps opportun peut alors entraîner la mort. L’ACS est responsable de près de la moitié des décès dus à des maladies cardiovasculaires dans les pays industrialisés. La plupart du temps, il résulte de troubles mortels du rythme cardiaque provoqués par des dysfonctionnements de l’activité électrique du cœur. Ces dysfonctionnements résultent de différents facteurs affectant les canaux ioniques du cœur. Lorsque ces canaux sont bloqués, le potentiel d’action des cellules cardiaques est réduit. Le potentiel d’action fait référence au changement qui survient dans le potentiel électrique lorsqu’une impulsion parcourt la membrane d’une cellule musculaire ou d’une cellule nerveuse. Une réduction de la durée du potentiel d’action entraîne les troubles du rythme cardiaque susmentionnés que l’on appelle tachycardie/fibrillation ventriculaire (TV/FV). En bloquant les canaux calciques cardiaques, les médicaments à base de dihydropyridine pourraient augmenter le risque d’ACS. Les chercheurs soutenus par le projet ESCAPE-NET, financé par l’UE, entendaient vérifier cette hypothèse. Dans leur étude, ils ont cherché à déterminer si la nifédipine et l’amlodipine, les deux dihydropyridines les plus couramment prescrites aux Pays-Bas, sont liées à un risque accru d’arrêt cardiaque extra-hospitalier (ACEH). Les scientifiques ont mené des études de cas-témoins en recourant aux données de patients ayant subi un ACEH et qui ont été traités dans des services médicaux d’urgence au Danemark et aux Pays-Bas. Les cas étudiés étaient des personnes victimes d’un ACEH, âgées de plus de 18 ans et souffrant de TV/FV documentée due à de supposées causes cardiaques. Au total, 2 503 cas d’ACEH ont été mis en rapport avec 10 543 contrôles non-ACEH dans les archives néerlandaises, et 8 101 cas d’ACEH ont été mis en rapport avec 40 505 contrôles non-ACEH dans les archives danoises.

Résultats de la recherche sur les deux bloqueurs de canaux calciques

Selon les conclusions de l’étude, la nifédipine à forte dose est associée à un risque accru d’ACEH au sein de la population générale. Toutefois, ce risque n’est pas lié à une prise de nifédipine à faible dose ni d’une quelconque dose d’amlodipine. Les chercheurs ont découvert des différences dans les propriétés électrophysiologiques cellulaires des concentrations utilisées cliniquement entre les deux médicaments, et recommandent une posologie judicieuse de la nifédipine. Comme les auteurs l’expliquent dans l’étude, «la diminution du potentiel d’action pourrait contribuer à l’augmentation du risque d’ACEH suite à la prise de nifédipine à forte dose. Cela pourrait également expliquer pourquoi la nifédipine à forte dose, mais pas la nifédipine à faible dose ni l’amlodipine, est associée à une augmentation du risque d’ACEH: la nifédipine à forte dose entraîne une plus grande diminution du potentiel d’action que les deux autres conditions. À noter que, bien que l’amlodipine bloque les canaux calciques cardiaques de type L à des concentrations similaires à la nifédipine, l’étendue du blocage ICa,L en pratique clinique est moindre pour l’amlodipine que pour la nifédipine, car les dosages prescrits (et les concentrations plasmatiques) sont considérablement plus faibles pour l’amlodipine.» Les conclusions du projet ESCAPE-NET (European Sudden Cardiac Arrest network: towards Prevention, Education and NEw Treatment) fournissent des indices qui pourraient contribuer à mettre en place de futures stratégies pour prévenir cet effet négatif de la nifédipine. Selon les auteurs, de telles stratégies pourraient devoir intégrer l’identification de personnes vulnérables et la réduction des dosages prescrits. Pour plus d’informations, veuillez consulter: site web du projet ESCAPE-NET

Pays

Pays-Bas

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