Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary
Industrialization and commercialization of a competitive, sustainable and consumer oriented alternative animal protein source

Article Category

Article available in the following languages:

De la viande durable et sans abattage pour ne pas tuer les animaux

La viande cultivée est une alternative éthique à l’élevage industriel. Elle réduit les maladies transmises par les animaux et ne produit pas de gaz à effet de serre issus de la fermentation entérique.

La production de protéines animales par culture cellulaire dans un environnement contrôlé, appelée «viande cultivée» par le secteur, n’utilise ni antibiotiques ni hormones, et ne présente aucun problème lié au bien-être animal ou à l’environnement que l’on retrouve dans l’élevage industriel. «Notre technologie recourt à des cellules animales pour produire de la viande sans qu’il faille abattre l’animal ni disposer de beaucoup d’animaux», explique le coordinateur du projet Meat4All, Iñigo Charola, cofondateur et directeur général de BioTech Foods(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) à Saint-Sébastien, en Espagne. Un petit échantillon (une biopsie) est prélevé sur un animal sain. Les cellules musculaires sont ensuite isolées et cultivées dans un environnement industriel qui reproduit les conditions de ces cellules dans l’animal vivant. Il s’agit de maintenir la température de l’animal (37 °C), de l’alimenter en minéraux, vitamines et acides aminés, et de lui fournir de l’oxygène, et ce, sans endommager ni stresser les cellules. «D’un point de vue nutritionnel, les muscles fournissent les protéines», explique Iñigo Charola, qui ajoute: «Dès que vous avez isolé ces cellules, vous pouvez les utiliser pendant longtemps pour produire de la viande». «Lorsque l’on reproduit les mêmes conditions que chez l’animal, les cellules font ce pour quoi elles sont programmées, à savoir se développer et puis se différencier en muscle. Nous le récoltons ensuite en tant que produit pouvant être transformé en produits de consommation comme des hamburgers, des saucisses, des nuggets et d’autres ayant la saveur et la texture de la viande traditionnelle».

Une échelle de production à un prix abordable

Avant le projet Meat4All, financé par l’UE, la plupart des composants utilisés pour nourrir les cellules coûtaient cher et servaient essentiellement à l’industrie pharmaceutique. «Mais nous sommes parvenus à trouver d’autres ingrédients pour les milieux de culture, qui nourrissent les cellules et sont de qualité alimentaire plutôt que pharmaceutique. Nos travaux sur les formulations des milieux de culture nous ont permis de considérablement réduire les coûts», explique Iñigo Charola. Après avoir démontré son fonctionnement dans une usine pilote, BioTech investit 36 millions d’EUR dans une nouvelle usine à Saint-Sébastien, où la production débutera en 2024, avant le lancement commercial. L’objectif est d’atteindre une capacité de production de 4 000 tonnes par an de viande cultivée, ajoute-t-il.

Des avantages en matière de durabilité

La viande cultivée dans un environnement sans contact avec les animaux élimine les maladies transmises par ces derniers et le recours aux antibiotiques. Elle nécessite également beaucoup moins d’animaux, ce qui est mieux pour la planète. «La production de viande exerce une forte pression sur les ressources naturelles: 38 % des terres habitables du monde sont utilisées pour nourrir les animaux, ce qui est loin d’être durable», fait remarquer Iñigo Charola. «La production d’un kilogramme de viande de bœuf nécessite environ 15 415 litres d’eau pour l’ensemble du cycle de production, sans oublier toute la nourriture que vous donnez à l’animal. Nous aurions besoin de 90 à 95 % d’eau en moins pour produire de la viande [cultivée].» L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) note que l’agriculture animale est responsable de 14,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde, essentiellement du méthane. La viande cultivée permet de les réduire. «Nous n’avons pas l’animal, seulement les cellules. Nous n’avons donc aucune production de méthane issue de la fermentation entérique», explique Iñigo Charola.

Acceptable pour les consommateurs?

Des études de marché menées dans de nombreux pays ont montré que les jeunes sont prêts à accepter les nouvelles technologies qui contribuent à une production alimentaire plus durable. Mais aujourd’hui, les produits à base de viande cultivée ne sont autorisés qu’à Singapour. En raison des restrictions imposées à la production à grande échelle dans de nombreuses régions, les consommateurs n’ont pas encore eu l’occasion de goûter cette viande ou d’autres viandes cultivées financées par l’UE, comme celles liées aux projets CULTURED BEEF et CCMeat. «Les aliments ne peuvent rencontrer du succès que s’ils répondent à deux critères: vous aimez ce que vous mangez et vous pouvez vous le permettre», selon Iñigo Charola. De plus, pour que de nouveaux aliments soient acceptés, «il est important de communiquer de manière transparente, afin que les consommateurs disposent de toutes les informations sur leurs bienfaits».

Mots‑clés

Meat4All, viande cultivée, gaz à effet de serre, méthane, antibiotiques, ressources naturelles, bœuf, alimentation

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application