Des protocoles normalisés pour la recherche sur les cellules souches
Les progrès dans le développement de nouvelles technologies de cultures permettant la fabrication à grande échelle de cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont pour l'instant peu convaincants. Le manque de protocoles normalisés pour la caractérisation, l'isolation ou l'identification des CSM provenant de différents tissus, ainsi que ceux nécessaires à leur cryoconservation, freine le transfert des CSM en pratique clinique. Les scientifiques du projet PURSTEM (Utilisation of the mesenchymal stem cell receptome for rational development of uniform, serum-free culture conditions and tools for cell characterization), financé par l'UE, ont ainsi voulu identifier des récepteurs de surface, spécifiques des cellules souches mésenchymateuses, et développer des réactifs permettant l'isolation et la culture des CSM. En exploitant une nouvelle combinaison de différentes approches transcriptionnelles et biochimiques, les chercheurs ont pu caractériser le répertoire des récepteurs de surface des CSM ainsi que leurs facteurs de croissance et identifié environ 20 molécules spécifiques qui pourraient servir à distinguer et isoler les cellules souches des autres types cellulaires. Ces récepteurs de surface ont permis le développement d'anticorps pour l'isolation des CSM et de méthodes de culture faiblement sériques voire totalement exemptes de sérum. En retour, ces nouvelles méthodes de culture permettent d'éviter le recours à des conditions de cultures standard à base de sérum et donc d'éliminer les problèmes potentiels de contamination. Un aperçu plus approfondi du phénotype des cellules souches mésenchymateuses a montré que les cellules en culture représentaient une population hétérogène de cellules indifférenciées et de cellules plus engagées dans la différenciation qui évoluaient vers la sénescence cellulaire lors des différents transferts. En utilisant les nouveaux protocoles unifiés pour l'isolation et la caractérisation des cellules souches, les chercheurs ont pu réduire cette variabilité des cellules. De même, les conditions de culture normalisées de PURSTEM ont permis de générer des cellules présentant un phénotype de surface cellulaire cohérent. Les thérapies de cellules souches acquérant actuellement une dynamique importante dans l'ingénierie tissulaire ou les applications régénératrices, des procédures opératoires standard (SOP) pour l'isolation et la croissance des CSM permettent d'optimiser leur production à des fins cliniques. Au total, les résultats obtenus par les partenaires du projet permettront de combler l'écart entre la demande et l'offre en matière de cellules souches fiables et favoriseront le développement de ces thérapies cellulaires extrêmement prometteuses. À long terme, ces nouveaux protocoles de culture permettront d'améliorer la qualité de vie des patients et de réduire la charge économique que font peser ces maladies chroniques sur la société entière.
Mots‑clés
Cellules souches mésenchymateuses, PURSTEM, récepteur de surface cellulaire, anticorps, méthodes de culture sans sérum
