Évaluer la toxicité des nanoparticules
Les nanoparticules sont de plus en plus utilisées en médecine en raison de leur petite taille qui leur permet de passer la membrane cellulaire. Par contre, les interactions de ces nanoparticules avec les systèmes biologiques et les risques potentiels qui en découlent, restent encore largement méconnus. L'objectif principal du projet Inlivetox («Intestinal, liver and endothelial nanoparticle toxicity development and evaluation of a novel tool for high-throughput data generation»), financé par l'UE, est de développer un modèle optimisé d'absorption in vitro des nanoparticules et des interactions cellulaires subséquentes. L'incorporation des nanoparticules dans les médicaments et dans l'alimentation ont poussé les partenaires du projet à focaliser leurs recherches sur l'exposition aux nanoparticules via l'ingestion. Le projet a débuté par le développement d'un bioréacteur capable de maintenir le tissu hépatique, de l'épithélium intestinal et de l'endothélium vasculaire dans des conditions de flux reproduisant le flux biologique. Ce système a permis d'évaluer simultanément la toxicité des nanoparticules sur des tissus interconnectés, représentant ainsi une réelle avancée par rapport aux systèmes de cultures isolées. De plus, cette configuration a permis aux chercheurs d'étudier comment l'interaction de ces tissus influençait leur réponse vis-à-vis des nanoparticules. À ce jour, les résultats concrets du projet comprennent le développement de tests fonctionnels mesurant la toxicité des nanoparticules ainsi que l'identification des caractéristiques physico-chimiques influençant leur absorption. Les résultats montrant le rôle de l'inflammation sur la toxicité des nanoparticules ont été vérifiés in vivo sur le rat, en utilisant des nanoparticules d'or de différentes tailles. Les scientifiques du projet Inlivetox ont développé un système fluidique mimant les conditions de flux dans l'intestin et le foie qui leur permet d'évaluer la toxicité des nanoparticules. Ce système constitue une alternative plus aisée et plus rapide que les essais animaux, elle permettra ainsi une évaluation plus sûre de la technologie des nanoparticules.