Lancement d'un nouveau vaccin contre la tuberculose
La tuberculose se place toujours dans les premières causes de maladie et de décès dans le monde. C'est pourquoi la découverte d'un vaccin efficace contre le bacille responsable, Mycobacterium tuberculosis, est devenue une priorité absolue. Pour développer un vaccin efficace, les scientifiques doivent identifier des antigènes ou épitopes capables de stimuler une réaction immunitaire appropriée contre la bactérie infectieuse. Les effets de la mycobactérie peuvent être neutralisés par des cellules appelées lymphocytes T CD8 cytotoxiques. Ces lymphocytes T CD8 cytotoxiques, également connus sous le nom de cellules tueuses ou lymphocytes CD8, détruisent les cellules infectées par le pathogène. Des recherches antérieures ont montré que, bien qu'étant efficaces contre d'autres mycobactéries, la réponse des lymphocytes CD8 était minime lors d'une infection de la mycobactérie M. tuberculosis. C'est dans cette optique que le projet Vaccines4TB («Genome- and HLA- wide scanning and validation of cytotoxic CD8 T cell responses against Mycobacterium tuberculosis ») s'est donné pour objectif l'identification de protéines capables de stimuler cette réponse immunitaire. Les partenaires du projet ont axé leurs recherches sur les lymphocytes T cytotoxiques et leur activation par les protéines d'histocompatibilité encodées par le complexe majeur d'histocompatibilité (HLA chez l'homme, pour antigènes d'histocompatibilité humains). Deux méthodes de dépistage à haut débit ont été utilisées par les chercheurs. La première méthode appelée «découverte directe d'antigènes», passe au crible le génome complet du bacille afin d'identifier les protéines capables de stimuler la réponse des lymphocytes T cytotoxiques. La seconde méthode ou «découverte inverse d'antigènes», va sélectionner par calcul informatique les protéines susceptibles de contenir des épitopes des lymphocytes T cytotoxiques. Ces antigènes sont alors validés par liaison avec le système HLA1 et confirmés en analysant la réponse des lymphocytes T cytotoxiques de patients atteints de tuberculose. Les chercheurs du projet ont ainsi pu identifier un peu moins de 130 épitopes répondant à ces conditions. Les partenaires du projet ont également généré la librairie complète du génome d'une souche particulière du bacille de la tuberculose qui permettra d'établir un diagnostic d'échantillons sanguins. Des études d'immunisation ont également été effectuées sur des modèles animaux de souris avec les deux épitopes les plus prometteurs. Les partenaires du projet ont également développé une plateforme européenne génomique et protéomique d'antigènes et d'épitopes afin de lutter contre la maladie. Cette plateforme représente un cadre formidable pour le développement de nouveaux vaccins et d'une immunothérapie capable d'infléchir la course destructrice de ce fléau, particulièrement dans les pays en voies de développement.