Dévoiler les mystères de l'intégration génique
Le processus d'intégration d'un gène dans le génome hôte se réalise toujours par recombinaison homologue, soit de manière aléatoire soit de manière ciblée. Cette dernière approche est plus avantageuse car elle permet d'introduire ou de supprimer une séquence d'ADN spécifique sur des sites chromosomiques bien précis. Avec l'avènement du séquençage génomique et la mise à disposition de l'information génomique pour différentes espèces, l'intégration d'un gène spécifique en a été grandement facilitée. Malgré l'énorme potentiel que représente cette technique pour la thérapie génique, les mécanismes précis régulant la transgénèse sont encore mal connus. Le projet Geninteg («Controlling gene integration: a requisite for genome analysis and gene therapy») a donc été mis en place afin d'étudier l'intégration des gènes par recombinaison dans divers organismes modèles. Les chercheurs ont tout d'abord émis l'hypothèse que si les mécanismes de réparation de l'ADN étaient conservés au cours de l'évolution, une approche génomique devrait être capable de découvrir les principes de l'intégration génique qui ont dû être conservés pareillement. Les scientifiques du projet ont examiné pourquoi l'intégration ciblée fonctionnait de manière efficace pour certaines cellules eucaryotes et pas pour d'autres, ils ont également analysé les propriétés d'intégration des virus adéno-associés (AAV) sur des sites spécifiques. Les connaissances acquises par le projet Geninteg ont permis d'accroitre l'efficacité de l'intégration génétique ciblée en modifiant les constructions géniques, leur transfert dans le noyau cellulaire ou en régulant l'expression des facteurs de recombinaison agissant en trans. Le ciblage génétique étant le seul moyen de modifier avec précision le génome cellulaire, les chercheurs espèrent que les connaissances acquises et les ressources mises en place au cours de ce projet bénéficieront aux nouvelles stratégies d'intégration génétique tant pour les espèces végétales que pour les espèces animales. Les futurs investissements dans le développement de ces nouvelles technologies d'intégration des gènes auront plus que certainement des répercussions significatives non seulement en recherche fondamentale mais aussi dans les recherches appliquées de pharmacie, de biotechnologie ou de médecine.