Résoudre le problème de la glycosylation
De nombreux organismes présentent des protéines modifiées par l'ajout d'une molécule de glucide, dans le cadre de l'O-N-acétylglucosaminylation (O-GlcNAc). Régulé par des enzymes qui peuvent ajouter ou éliminer des molécules O-GlcNAc (les transférases (OFT) O-GlcNAcases (OGA) et O-GlcNAc), ce processus facilite la fonction correcte des protéines. Une perturbation du processus d'acétyl-glucosaminylation a été associée avec diverses maladies, et les scientifiques ont émis l'hypothèse que certains pathogènes pouvaient aussi être impliqués. On sait que des bactéries peuvent injecter des «facteurs de virulence» dans les cellules hôtes afin de perturber la fonction protéique, et aussi que certaines bactéries peuvent glycosyler leurs propres protéines. Les chercheurs du projet SUGABACT (The role of O-GlcNAc in bacterial signal transduction and virulence), financé par l'UE, ont donc recherché les bactéries qui contiennent les OGA et les OGT. À l'aide de bases de données de séquences, les chercheurs ont identifié huit bactéries qui contiennent les enzymes. L'une des bactéries identifiées est thermophile (elle prospère à des températures élevées). Les chercheurs ont confirmé que cet organisme glycosylate certaines de ses propres protéines, et ils ont cloné et exprimé 5 des 18 candidats modifiés par O-GlcNAc. En élucidant le rôle des protéines glycosylées chez les bactéries, l'équipe de SUGABACT espère mieux comprendre le phénomène chez des organismes plus complexes. Ces travaux pourraient aussi ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques contre des bactéries qui utiliseraient la glycosylation pour perturber la fonction protéique normale de leurs hôtes. Les maladies graves impliquées dans l'interruption des niveaux d'O-GlnNAc sont les maladies neurodégénératives, le cancer et le diabète.
Mots‑clés
Glycosylation, O-GlcNAc, fonction protéique, bactéries, SUGABACT, diabète