Une étude sur l'infection par Wolbachia chez la fourmi
De nombreux insectes sont infectés par Wolbachia pourtant l'impact potentiel de cette infection sur son hôte n'est pas encore totalement élucidé. Ce phénomène est particulièrement intéressant dans le cas des insectes sociaux car cette bactérie pourrait être impliquée dans l'évolution d'un comportement social complexe.Le projet SYMBIS financé par l'UE a justement été initié afin d'étudier les effets de cette infection sur les colonies de fourmis coupe-feuilles. Les chercheurs ont choisi les fourmis coupe-feuilles car leur reine peut s'accoupler avec plusieurs mâles, ce qui permet la comparaison entre différentes lignées génétiques.Les chercheurs n'ont observé aucune différence de résistance à l'infection entre les différentes lignées génétiques ou entre différentes castes de fourmis ouvrières. Les différences génétiques affectaient par ailleurs le comportement des fourmis mais pas la résistance à l'infection.Le taux d'infection des fourmis ouvrières s'est par exemple révélé très élevé avec pas moins de 80 % à 100 % de fourmis infectées, une proportion beaucoup plus élevée que celle observée dans de précédentes études. D'autres recherches ont montré que la bactérie Wolbachia se transmettait très fréquemment d'un individu à l'autre, un phénomène appelé transmission horizontale.Pris ensemble, ces résultats montent que, même si la bactérie peut se transmettre facilement d'un individu à l'autre, cette propriété n'a aucun effet sur la santé ou la capacité évolutive des fourmis coupe-feuilles. Ces travaux soulèvent de nombreuses questions concernant le rôle intrigant joué par cette bactérie chez les insectes sociaux.