La santé mentale chez les délinquants juvéniles
Les chercheurs du projet ANTEJUVENILE («Antecedents and consequences of mental health problems in juvenile justice boys and girls») ont d'abord tenté de comprendre l'impact de ces problèmes de santé mentale sur les jeunes en récidive. Leur deuxième objectif consistait à mieux connaître les processus explicatifs de troubles mentaux de ces délinquants juvéniles. Leurs recherches se sont basées sur les données secondaires faisant correspondre l'évaluation psychiatrique à l'entrée d'un établissement judiciaire pour mineurs avec les données cumulatives de la justice pour mineurs et le casier judiciaire des adultes. Les études se sont plus particulièrement focalisées sur les troubles mentaux des jeunes en récidive et sur la comparaison entre les jeunes orientés vers des services psychiatriques et les autres. Une troisième étude a analysé les troubles psychiatriques de l'adolescent en termes de récidive criminelle. Par ailleurs, trois études ont également été menées afin d'étudier les facteurs explicatifs des problèmes de santé mentale. Ces facteurs recouvraient par exemple l'exposition à des événements traumatiques ou la maltraitance infantile, les différences entre les délinquants infantiles et adolescents, et les troubles mentaux reliant mauvais traitements et agressions. Ces recherches montrent que les problèmes de santé mentale accroissent le risque de récidive criminelle. Les troubles liés à la prise de substances en particulier sont fortement liés au risque d'augmentation de la gravité des infractions futures. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que le dépistage des problèmes de santé mentale pourrait efficacement être utilisé pour l'identification des besoins de traitement. Ce dépistage permettra également de prévoir quels délinquants sont les plus susceptibles de s'engager dans une escalade de leurs activités criminelles. Les partenaires du projet ANTEJUVENILE ont ainsi plaidé leur dossier avec succès concernant les bénéfices d'un dépistage de la santé mentale et l'orientation des jeunes délinquants vers les services appropriés. Une telle approche pourrait permettre de réduire les taux de récidive. Elle pourrait également permettre de réduire la poursuite des activités criminelles juvéniles à l'âge adulte.
Mots‑clés
Délinquant juvénile, justice, psychiatrique, santé mentale, évaluation psychiatrique, récidive, dépistage
