Modéliser le cycle mondial du magnésium grâce à ses isotopes
Le magnésium influence les réactions chimiques dans l'eau de mer ainsi que le fonctionnement des écosystèmes terrestres. Il a donc un impact majeur sur le climat mondial. Les chercheurs peuvent mesurer la proportion d'isotopes stables du magnésium, pour reconstituer les climats passés, mais les modèles utilisés négligent l'impact de l'altération biogéochimique sur la composition relative en isotopes du magnésium. Le projet ISOCRIT financé par l'UE a mis au point un système de suivi des isotopes du magnésium et du lithium, qui peut s'appliquer aux modèles du cycle mondial du magnésium. Il s'appuie sur le fait que les deux éléments sont souvent présents ensemble dans les sols, mais le lithium n'est pas un nutriment et n'est donc pas influencé par les processus biologiques. Les chercheurs ont appliqué la technique de suivi Mg–Li à un ensemble de données venant de Porto Rico. Ceci a servi d'étude de cas pour démontrer l'utilisation de la nouvelle technique. L'analyse des isotopes du magnésium dans divers sols a montré que leur abondance était similaire dans le sol superficiel, mais que la proportion d'isotopes plus lourds augmentait avec la profondeur. Les chercheurs ont aussi constaté que ces isotopes plus lourds étaient souvent adsorbés sur des particules d'argile. L'étude d'un système fluvial a montré que les isotopes plus lourds du magnésium pénétraient le lit à partir des eaux souterraines plutôt que par les eaux de ruissellement. Les travaux d'ISOCRIT conduiront à terme à des modèles plus exacts du cycle du magnésium, améliorant la compréhension du climat mondial et de la chimie des océans.