La nature détient le secret de thérapies pour les maladies négligées
Les chercheurs ont exploré des hauts lieux de la biodiversité pour trouver des composés biologiquement actifs issus de PN susceptibles d'être utilisés pour soigner des maladies. Cependant, cette exploration a jusqu'à présent quelque peu négligé certaines maladies parasitaires rares comme la leishmaniose ulcéreuse ou la maladie de Chagas. Le projet CHEMBIOFIGHT (Exploring chemical biodiversity with innovative approaches for fighting Chagas and Leismaniasis), financé par l'UE, a été initié pour découvrir de nouveaux produits naturels permettant de lutter contre ces pathologies rares. Pour cela, les partenariats entre organisations de recherche européennes et sud-américaines ont été renforcés. Des séminaires, des ateliers et des échanges de chercheurs ont permis de partager les expertises et d'assurer des formations sur l'utilisation d'équipements et de techniques de recherche de pointe. Cela a permis de partager les résultats et les bonnes pratiques. Cette coopération a permis une collecte et le dépistage à haut débit de matériaux biologiques d'origine végétale, d'organismes marins et de champignons, prélevés localement dans des hauts lieux de biodiversité. Les nouveaux composés actifs découverts ont ensuite été caractérisés et testés pour leur action contre les parasites responsables de la leishmaniose et de la maladie de Chagas. Les chercheurs ont également développé un modèle informatique permettant de prédire les caractéristiques des composés thérapeutiques potentiels à partir de données disponibles dans les bibliothèques chimiques du consortium. Plus de 100 espèces végétales différentes d'Europe et d'Amérique du Sud ont été collectées et analysées. Les extraits de végétaux ont été étudiés de manière phytochimique, et plus de 120 composés ont été isolés et identifiés. Par ailleurs, les extraits de végétaux ont été analysés par des méthodes par déréplication et métabolomique et 80 composés ont été synthétisés. En facilitant la mobilité des chercheurs entre les deux régions, l'initiative CHEMBIOFIGHT a contribué à inverser la fuite des cerveaux observée en Europe et en Amérique du Sud. Elle permettra également d'améliorer les perspectives de carrière des chercheurs impliqués tout en développant une coopération universitaire fructueuse par-delà les frontières.