La maladie inflammatoire chronique de l'intestin
Rien qu'en Europe, plus de 2 millions de personnes souffrent d'une forme de MICI et le taux présente une croissance régulière. Malgré les progrès scientifiques, les connaissances sur l'étiologie des MICI sont restreintes rendant ainsi le diagnostic difficile. Chaque année, des milliards d'euros sont attribués pour les coûts directs en soins de santé liés aux MICI. Les patients atteints de MICI souffrent d'inflammation de leurs organes du système digestif. Outre les crampes abdominales douloureuses, de tels patients souffrent de diarrhées récurrentes, d'anémie et de fatigue extrême. Le traitement implique l'utilisation d'immunosuppresseurs et d'anti-inflammatoires. Les patients ne répondant pas à ce traitement doivent souvent se faire opérer pour retirer ou réparer le tissu endommagé. Des chercheurs financés par l'UE du projet IBD-CHARACTER («Inflammatory bowel disease characterization by a multi-modal integrated biomarker study») œuvrent à identifier les biomarqueurs pour la MICI. Ce consortium pluridisciplinaire emploiera des techniques de génomique, d'épigénomique, de protéomique et de métagénomique pour développer un profil moléculaire détaillé de la MICI. Déjà, 240 patients présentant un début de MICI sans aucune exposition préalable à des traitements ont été recrutés pour cette étude. Les chercheurs ont identifié plus de 160 loci associés à la MICI, et une comparaison des profils de méthylation d'ADN de la MICI et des patients non atteints de MICI est en cours. Des études d'association pangénomique ont permis d'identifier des gènes de susceptibilité pour la MICI. Les membres du projet compareront le contenu microbien de l'intestin ainsi que des profils génomiques, protéomiques et métagénomiques des patients atteints ou non de la MICI. Cela devrait offrir un aperçu sur la pathogenèse de la MICI et produire des biomarqueurs innovants pour une détection précoce, une stratification des risques et une évaluation de réaction au traitement des MICI. Les tests de diagnostic actuels de la MICI sont très invasifs, pour lesquels les patients sont soumis à une colonoscopie et une biopsie. Les résultats du projet devraient contribuer au développement d'ensembles de biomarqueurs pour une détection non invasive de la MICI. Un profilage moléculaire détaillé devrait également révéler les cibles thérapeutiques qui visent la maladie plutôt que juste atténuer les symptômes douloureux. Cela devrait améliorer la qualité de vie des patients atteints de MICI.
Mots‑clés
Maladie inflammatoire chronique de l'intestin, système digestif, profil moléculaire, méthylation de l'ADN