Système immunitaire osseux: ami ou ennemi?
Les maladies rhumatismales inflammatoires touchent des millions d'Européens, frappés par des douleurs chroniques ou un handicap. Il n'existe aucune thérapie définitive. L'inflammation entraîne à terme une érosion de l'os et du cartilage. Jusqu'ici, les recherches se sont concentrées sur un seul organe, à savoir l'os ou le système immunitaire, mais une étude de l'interaction entre plusieurs facteurs est nécessaire. Le projet OSTEOIMMUNE (Unravelling the interactions between the immune system and bone), financé par l'UE, a étudié l'interaction entre les systèmes squelettique et immunitaire en termes de protection et de régulation. Par ailleurs, les chercheurs ont tenté de définir le rôle de la moelle osseuse en tant que niche de la mémoire immunitaire pathogène. Grâce à l'analyse génomique, épigénomique et du tanscriptome des lymphocytes T et des fibroblastes provenant de plusieurs modèles murins de la maladie rhumatismale, des chercheurs ont caractérisé la régulation génétique de la destruction osseuse. Ils ont aussi analysé plusieurs mécanismes effecteurs impliqués dans la destruction des articulations en privilégiant notamment l'activation des ostéoclastes sous l'effet de l'inflammation. De plus, le groupe a constaté une hausse considérable de miR-196a et pre-miR-196a2 dans les fibroblastes synoviaux chez les patients atteints d'ostéo-arthrite, par rapport à l'arthrite rhumatoïde. Plusieurs facteurs de transcription ont été étudiés dans le cadre des fibroblastes synoviaux et des interactions avec les cellules immunitaires. L'inhibition de JAK/SYK a allégé les symptômes dans un modèle murin de l'arthrite, soulignant ainsi son intérêt thérapeutique potentiel. De plus, le traitement préventif à base d'anticorps contre TLR4 a réduit la gravité de la maladie et l'érosion osseuse dans un modèle murin d'arthrite induite par le collagène. Des efforts considérables ont été mis en œuvre pour la formation des jeunes chercheurs en vue de les doter de compétences scientifiques et complémentaires, notamment en ce qui concerne la nature interdisciplinaire des maladies rhumatismales. En privilégiant la collaboration entre l'industrie et les universités, le projet OSTEOIMMUNE a jeté les bases pour la nouvelle génération de chercheurs-entrepreneurs. Sur le plan clinique, les connaissances stimuleront les recherches en vue de nouvelles techniques thérapeutiques pour les patients frappés de maladies inflammatoires et rhumatismales. Cela comportera d'importantes conséquences socio-économiques et améliorera la qualité de vie des patients.
Mots‑clés
Os, système immunitaire, maladie rhumatismale, OSTEOIMMUNE, miR-196a
