Lutter contre la prolifération des espèces invasives
Le chien viverrin n'a aucun rapport avec les ratons laveurs. Il s'agit d'une sorte de canidé de la taille d'un renard, mais dont les pattes et la queue sont plus petites. Il est originaire d'Asie orientale, et a été introduit dans les pays européens de l'ex-bloc soviétique où il était élevé pour sa fourrure. Il a ensuite proliféré en Europe du Nord et de l'Est. Les recherches préliminaires ont permis d'obtenir certaines informations sur les conditions écologiques et environnementales auxquelles N. procyonoides s'est adapté. Toutefois, les scientifiques ne connaissent pas encore les mécanismes génétiques qui ont rendu sa formidable prolifération possible. Le projet EUROINVADERS (Understanding the evolutionary mechanisms of invasion success: Selective footprints in the genome of an Euro-invader – the raccoon dog (Nyctereutes procyonoides)) a voulu répondre à cette question, en menant une analyse génétique grâce à une technologie de séquençage de nouvelle génération. Au cours de la première phase du projet, tous les gènes exprimés pour chacune des trois espèces asiatiques et européennes de chiens viverrins ont été recensés dans une bibliothèque. Cela a permis d'étudier les schémas propres à chaque population afin d'isoler les gènes exprimés de différentes manières dans les environnements auxquels le chien viverrin s'est adapté. La deuxième phase visait à mieux comprendre le processus de diversification, rapidement apparu dans les différentes populations. L'étude des différentes structures chromosomiques à l'échelle nucléotidique a permis d'isoler les régions génomiques concernées par la spéciation et la diversification. Les chiens viverrins font partie de la famille des canidés, comme le chien. Le projet EUROINVADERS a mis son expertise à profit pour mieux comprendre l'origine de la domestication du chien et la période à laquelle elle a eu lieu. Cela a permis d'utiliser le chien comme référence pour expliquer l'apparition des variations génétiques au sein d'une même espèce. En raison de sa prolifération rapide en Europe et son assimilation aux espèces problématiques, le chien viverrin a été utilisé comme modèle pour étudier les mécanismes évolutionnistes justifiant cette invasion réussie. Les résultats du projet EUROINVADERS faciliteront l'adoption de programmes de gestion efficaces pour stopper la prolifération de N. procyonoides et les autres espèces invasives. Les résultats du projet devraient dès lors permettre de préserver la flore et la faune.
Mots‑clés
Espèces invasives, chien viverrin, biodiversité, mécanismes évolutifs, réussite de l'invasion