Quand l'interférence est bénéfique
Le petit ARN en épingle à cheveux (shRNA) peut taire l'expression d'un gène cible par le biais d'un petit ARN interférant (siRNA). L'utilisation de l'ARNi a favorisé le développement de tests siRNA permettant d'identifier les gènes viraux essentiels à l'infection. L'identification des gènes hôtes qui influencent la réplication ARN-virus constitue sans doute le meilleur exemple. Le projet VIRUSSHCREEN (Discovery of novel aspects of host-pathogen interactions through the use of powerful genome-wide shRNA libraries) a orienté les recherches vers le cycle d'infection du virus de l'herpès humain. Les chercheurs ont concentré leurs travaux sur la dégradation associée au réticulum endoplasmique liée à l'infection virale et qui constitue un phénomène de réaction au stress. Deux bibliothèques shRNA à l'échelle du génome ont été établies alors que des dépistages ont été réalisés sur cette base. Les résultats ont révélé de nombreux gènes humains impliqués dans le trafic du ricin, une toxine mortelle, ainsi que dans le mouvement des biomolécules dans les cellules humaines. L'étude de l'action de l'US11, la protéine permettant à l'herpès d'échapper au système immunitaire a révélé les principaux intervenants dans ce phénomène. L'un d'entre eux, une nouvelle ubiquitine ligase E3, est associé à l'action de l'US11. Un autre sépare les cibles cellulaires non liées à l'infection virale. Les dépistages et les outils mis au point lors du projet VIRUSSHCREEN peuvent être appliqués à d'autres recherches à l'échelle du génome. L'exploration des interactions virus/hôte peut être exploitée afin de mettre au point de nouvelles thérapies antivirales.
Mots‑clés
Silençage génique, petit ARN en épingle à cheveux, siARN, ARNi, herpès, interactions virus/hôte