Les étoiles globulaires les plus pâles perçues par Hubble
Le télescope spatial Hubble a repéré les étoiles les plus pâles jamais observées dans un amas stellaire globulaire, une concentration de centaines de milliers d'étoiles. Cette découverte procure un nouvel éclairage important sur la formation et l'âge de l'univers. Appelé NGC 6397, cet amas est l'un des plus proches de la Terre, et ces dernières découvertes complètent son étude, toutes les étoiles étant désormais identifiées clairement. L'équipe dirigée par Harvey Richer, de l'Université de Colombie britannique, a présenté ses conclusions le 17 août à l'occasion de l'Assemblée générale 2006 de l'Union astronomique internationale, qui s'est tenue à Prague, en République tchèque, et dans le magazine Science. «Nous sommes arrivés à la fin des étoiles consommant de l'hydrogène dans cet amas. Il ne reste aucune étoile de ce type encore plus floue à découvrir. Nous avons découvert les étoiles ayant la plus petite masse susceptibles de supporter des réactions nucléaires stables dans cet amas. Toute étoile moins massive s'est éteinte à un stade précoce de l'histoire de l'amas et est aujourd'hui trop faible pour être observée», a déclaré Harvey Richer. Hubble est un projet conjoint de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de l'Administration nationale américaine de l'aéronautique et de l'espace (NASA). D'après les informations communiquées par l'ESA, la lumière émise par ces étoiles les plus pâles de l'amas équivaut à une bougie d'anniversaire allumée sur la lune qui serait observée depuis la Terre, si c'était possible. L'amas NGC 6397 se situe à 8 500 années lumières de la Terre. Les données du télescope Hubble ont confirmé une hypothèse soutenue, mais encore jamais démontrée, selon laquelle les étoiles naines blanches ont une température suffisamment basse pour subir une transformation chimique. Les étoiles paraissent donc plus bleues que rouges à mesure qu'elles se refroidissent. Ces étoiles pâles auraient autrefois atteint jusqu'à huit fois la taille de notre Soleil, mais épuisé leur combustible de longue date. Même les étoiles plus grandes seraient exposées aux supernovas, ne laissant que des étoiles à neutrons, des trous noirs ou absolument rien. Selon toute logique, l'univers doit être au moins aussi vieux que les étoiles les plus vieilles. Ces naines blanches se refroidissent de façon régulière et prévisible, leur âge pouvant donc être évalué avec une grande précision. A l'aide de cette technique, Harvey Richer et son équipe ont estimé l'âge de l'amas NGC 6397 à quelque 12 milliards d'années, tandis que l'univers est actuellement estimé à 13,5 milliards d'années. La caméra de prospection avancée du télescope Hubble, installée en 2002 seulement, a aidé l'équipe de Harvey Richer à sonder l'amas pendant près de cinq jours afin de saisir les étoiles faibles. Sa résolution extrêmement élevée a permis à l'équipe d'isoler les étoiles de l'amas et de les distinguer d'autres étoiles situées à l'avant ou à l'arrière de l'amas dans la même région du ciel.