Quantifier les réserves de carbone: avec quel degré de précision?
La quantification des réserves de carbone et des évolutions de ces réserves a été effectuée au niveau régional et national, en intégrant une évaluation des incertitudes. Des évaluations ont été produites de la biomasse des arbres et des réserves de carbone du sol et de l'évolution de ces réserves, en combinant des données agrégées d'inventaire forestier avec les facteurs d'extension de la biomasse (approche hiérarchique). Les résultats ont été validés en utilisant la méthode Monte Carlo pour calculer l'incertitude sur les estimations des réserves de C et évolutions de ces réserves dans la biomasse des arbres et des sols forestiers. Deux modèles ont été employés en particulier: un modèle forestier à grande échelle (EFISCEN) et un modèle de sol dynamique (YASSO), en s'appuyant sur des données provenant de quatre pays. L'analyse des incertitudes a permis d'obtenir des estimations de la biomasse, des réserves de C du sol et des évolutions de ces réserves, en combinant les deux modèles. Toutes les analyses ont tenu compte d'estimations de sources d'incertitude comme l'allocation de la biomasse, les taux de rotation, etc. L'analyse d'incertitude sur la biomasse portait sur la conversion des données d'inventaire en biomasse totale et ensuite en carbone. La méthode Monte Carlo utilisée pour l'analyse des évolutions des réserves s'appuyait sur l'hypothèse que les données provenaient des inventaires initial et final. Les estimations de l'incertitude sur le carbone du sol ont été effectuées en convertissant les estimations de la biomasse en litière de bois, qui a servi d'entrée au modèle YASSO pour une simulation de la décomposition. Les résultats ont révélé que l'incertitude sur la réserve en C de la biomasse est inversement proportionnelle au changement de la réserve tandis que l'estimation des évolutions de la réserve en C des sols est plus fiable que l'évaluation de la réserve en C du sol. Par ailleurs et conformément aux hypothèses du modèle concerné, les incertitudes sur la réserve en C du sol sont identiques d'un pays à l'autre. On a aussi évalué l'impact du modèle de sol sélectionné sur l'évaluation globale du carbone. Les résultats indiquent que les différences entre modèles dépendaient des sites et des espèces et soulignaient l'influence de l'insuffisance de données sur l'incertitude de la quantification. Les modèles dynamiques tels que ceux indiqués ci-dessus peuvent s'avérer des outils utiles pour la surveillance des contenus globaux en carbone, avant l'adoption de nouvelles pratiques de gestion forestière et de planification stratégique au niveau national.