Les parasites mettent en évidence le changement du climat
Les scientifiques de l'initiative Parawarm («From communities to individuals: Development of an early warning system to assess the relationship between climate warming and pollution in European freshwater ecosystems») ont étudié l'effet de variations à petite échelle de la température et de la pollution par les métaux sur les parasites des poissons d'eau douce. Les données rassemblées ont servi à déterminer l'interaction entre les parasites et la pollution, alors que le climat se réchauffe. Les scientifiques du projet Parawarm ont travaillé sur la Ruhr, la Lenne et la Lippe, trois rivières de la région Rhénanie-du-Nord Westphalie en Allemagne, et analysé les poissons et leurs parasites, les invertébrés vivant au fond, ainsi que des échantillons d'eau et de sédiments. L'idée était de déterminer la composition des populations de parasites pour deux espèces, la truite fario et la perche commune. Ils ont également procédé à une analyse statistique de la température de l'eau et des sédiments, ainsi que de la concentration des métaux dans les tissus des parasites. La mise en relation des données écologiques avec le métabolisme polluant pourrait apporter de nouvelles informations sur la réaction des parasites face aux changements de l'environnement. La prévision des résultats possibles des interactions entre l'hôte et le parasite pourrait se traduire par un ensemble de valeurs d'indice minimal pour détecter la pollution dans le cadre du réchauffement planétaire. L'analyse des nombreuses données collectées a révélé d'importantes différences dans la composition et la structure de la communauté des parasites au niveau des zones d'arrivée d'eau froide. Les chercheurs de Parawarm proposent que ceci résulte en partie des effets de l'eau froide sur les animaux sauvages servant d'hôtes intermédiaires pour les parasites étudiés. Dans la perspective des études futures, les résultats montrent que les rivières Ruhr et Lenne conviennent à l'étude des effets combinés de la pollution et de la température. Echinorhynchus truttae, un parasite de la famille des acanthocéphales, s'est révélé bien plus efficace que son hôte, la truite fario, pour mettre en évidence la pollution de l'eau par les métaux. Les causes des modifications subtiles dans les communautés de parasites sont complexes et peuvent être associées aux effets synergiques ou antagonistes de nombreux facteurs de stress. Les données de Parawarm promettent des avertissements de premier degré sur la façon dont les changements climatiques en cours et futurs pourraient modifier les risques liés à la pollution chimique en eau douce.