Des virus pour les traitements anticancéreux
Les adénovirus oncolytiques sont connus pour infecter de manière préférentielle et détruire des cellules cancéreuses tout en laissant les cellules normales intactes. Malgré les prévisions, les virus oncolytiques ne détruisent pas seulement les cellules tumorales mais induisent également des réactions immunitaires contre les cellules cancéreuses. Des scientifiques du projet IMMUNOTHERAPY, financé par l'UE, ont décidé d'exploiter cette caractéristique pour générer une immunité antitumorale de longue durée. Ils ont, dans cet objectif, conçu des adénovirus pour exprimer la cytokine dite facteur de stimulation des colonies de granulocytes-macrophages et attirer des cellules présentant des antigènes sur le site de la tumeur. Cette approche transforme les cellules tumorales lysées en vaccin et induit une immunité systémique contre la tumeur. L'administration du virus en plusieurs modèles précliniques a généré des résultats très prometteurs en termes d'efficacité anti-cancéreuse et pourrait fournir un effet à long terme. Sur la base de ces données, les chercheurs ont testé ce virus dans un essai clinique sur des patients atteints de cancer qui étaient réfractaires aux traitements traditionnels. Les modifications du virus et l'administration conjointe avec la chimiothérapie a amélioré le résultat thérapeutique. Cette approche combinatoire réduit le nombre de lymphocytes T présents sur le site de la tumeur. En tant que stratégie de remplacement pour renforcer les réactions immunitaires, les chercheurs explorent les récepteurs de type Toll (TLR) connus pour leur rôle dans l'immunité innée. Ils ont conçu un adénovirus oncolytique innovant pour stimuler la TLR9 sur des cellules dendritiques et déclencher l'activation des lymphocytes T. Ils envisagent de concevoir, à long terme, un «super» virus pour le traitement du cancer. En associant l'activation modulée par la TLR et les molécules immunomodulatoires, la stratégie IMMUNOTHERAPY assure le renforcement de la dissipation de la tumeur.