Le contrôle des lésions de l'ADN lors de la méiose
Les travaux du projet MEIOSIS & DEVELOPMENT («Control of meiosis and oocyte development by DNA damage checkpoints in Drosophila melanogaster»), financé par l'UE, se sont justement intéressés à ce mécanisme de contrôle des lésions de l'ADN durant la méiose. Les membres du projet ont utilisé les embryons de la mouche à fruits Drosophila melanogaster comme organisme modèle. Leur premier objectif impliquait l'étude du processus de contrôle de la chromatine pendant la méiose et le développement de la vésicule germinale. Ils ont également analysé l'activation de la DDR en fin d'ovogenèse lors du dysfonctionnement des ARN interagissant avec Piwi (ARNpi). Les ARNpi font partie d'une famille d'ARN non-codants exprimés spécifiquement dans les cellules germinales. La première phase de la méiose appelée prophase I, est un stade relativement long très bien conservé dans le monde animal. Après sa condensation en caryosome, la chromatine méiotique de la drosophile apparaît inerte jusqu'au stade métaphase I du cycle cellulaire. Les chercheurs ont recueilli de nouvelles données concernant la localisation et la co-localisation de la protéine de cohésion dPDS5 dans la vésicule germinale. En analysant ces résultats, les chercheurs ont pu élaborer et proposer un nouveau modèle de caryosome basé sur des séquences insulatrices. Les ARNpi protègent ainsi le génome contre la mobilisation des éléments transposables. Chez la drosophile, le dysfonctionnement de cette protection active dans la lignée cellulaire un point de contrôle médié par CHK2 au moment de l'oogenèse. Ce point de contrôle entraîne la génération de masses ribonucléoproteiques dans le cytoplasme de la cellule germinale. Pour identifier les gènes correspondant au ARNpi, les chercheurs ont établi un screening des mutations de l'axe dorso ventral des embryons de drosophile en utilisant des marqueurs spécifiques et identifié 24 mutants générant ces masses ribonucléoproteiques arborescentes. Ces travaux ont été publiés dans plusieurs articles scientifiques et abordent la question de l'efficacité de ces méthodes de dépistage ainsi que le rôle potentiel des ARNpi dans la voie de réponse au dommage de l'ADN. Les données obtenues par le projet MEIOSIS & DEVELOPMENT remettent ainsi en question l'hypothèse actuelle expliquant l'activation des points de contrôles par un nombre limité de facteurs. La vision globale dessinée par les données de ce projet suggère en effet un réseau beaucoup plus complexe d'interactions.
Mots‑clés
Réponse aux dommages de l'ADN, cellules germinales, Drosophila melanogaster, contrôle de la chromatine, cycle cellulaire, caryosome, ARNpi