Assurer la qualité alimentaire en région méditerranéenne
Les cultures vivrières en région méditerranéenne sont aujourd'hui soumises à un stress plus fort que jamais. Les températures sont en hausse et la variabilité du climat augmente, aussi les exploitations agricoles sont-elles confrontées au problème de la sécheresse et la désertification. Une recherche scientifique financée par l'UE prend des mesures pour améliorer les systèmes agricoles vulnérables au titre du projet SWUP-MED («Sustainable water use securing food production in dry areas of the Mediterranean region»). Cette recherche porte sur la façon dont la rotation des cultures, une irrigation supplémentaire et des cultures résistant aux variations du climat peuvent permettre d'améliorer les rendements et de promouvoir la sécurité alimentaire dans la région. Une étude du projet SWUP-MED a montré que la rotation de cultures de blé, de quinoa et de pois chiche sur trois ans au Maroc et en Turquie ont permis d'améliorer le rendement et la qualité du sol. Par ailleurs, le quinoa utilise moins d'eau, son rendement est meilleur que celui du blé, et il tolère bien la sécheresse méditerranéenne et le stress salin. Les chercheurs ont testé différentes variétés de chaque culture pour déterminer les génotypes les plus résistants aux stress multiples. Les variations génétiques qui permettent à certaines cultures de se développer plus rapidement sembleraient être à l'origine de la production de la plus grande quantité de céréales, notamment pendant les périodes de sécheresse. En termes d'irrigation, le projet a constaté qu'en utilisant des eaux usées traités pour compléter les précipitations, les exploitants agricoles pourraient considérablement augmenter les rendements de leurs cultures ainsi que leur tolérance au stress. Les enfants sont huit fois plus enclins à développer des maladies transmises par l'eau dans les environnements irrigués par eaux usées que dans les zones irrigués à l'eau douce. Cependant, l'eau douce peut être conservée pour une meilleure utilisation si les eaux usées utilisées à des fins d'irrigation sont traitées jusqu'à élimination des pathogènes et des métaux lourds qu'elles contiennent. Les chercheurs ont publié plusieurs articles et chapitres de livres comme preuve de la qualité et la pertinence des travaux qu'ils ont menés jusqu'à présent. Ils développent actuellement un modèle qui pourrait permettre de prévoir la façon dont le climat, l'irrigation et la qualité de l'eau affecteront les sols et les rendements des cultures.
