Prévention de la corrosion des centrales électriques
La farine de viande osseuse (FVO) est l'un des nombreux sous-produits de l'industrie de l'abattage produits par les usines d'équarrissage. Du fait de sa teneur élevée en protéines, la FVO était utilisée, jusqu'il y a peu, comme aliment pour animaux. Cependant, face à la menace de la maladie de la vache folle, officiellement connue sous le nom d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), la FVO a été interdite en tant qu'aliment pour animaux. Plutôt que de condamner la FVO à être déversée dans des décharges, où elle pose un risque pour la santé et l'environnement, des scientifiques européens ont commencé à la brûler dans des centrales électriques pour produire de l'électricité. La FVO constitue une forme idéale de biomasse du fait de sa teneur élevée en énergie. Elle contient cependant également du chlore, du calcium et du phosphore, qui contribuent tous trois à la corrosion de la centrale électrique. Le programme Energy, Environment and Sustainable Development a financé le consortium FBCOBIOW pour qu'il découvre un moyen de surmonter ces inconvénients. Les chercheurs ont expérimenté différents types de charbon brûlé en combinaison avec la FVO. À cette fin, une centrale électrique de 80MW, équipée de la technologie de combustion en lit fluidisé, leur a servi de banc d'essai. Le charbon très volatil (HVB, high volatile bituminous) s'est avéré problématique dans la mesure où des métaux alcalis servent à transporter le chlore dans la chaudière où il provoque d'importants dégâts. La co-combustion de charbon à teneur élevée en silicate d'aluminium est apparue comme la technique la plus appropriée. Le consortium FBCOBIOW a par ailleurs souligné l'importance de ne pas prétraiter le charbon avec du potassium ou d'autres substances susceptibles de désactiver le silicate d'aluminium. Ces travaux devraient favoriser l'adoption à plus grande échelle de la FVO en tant que substitut de biomasse viable pour le charbon et d'autres combustibles fossiles et, ce faisant, contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'autres polluants nocifs. Sa viabilité économique est également renforcée par le fait que de nombreuses usines d'équarrissage doivent payer pour éliminer la FVO.