Gros plan sur la famille SLAM et ses voisins
La réponse immunitaire aux infections et à des cellules «étrangères» comme celles des tumeurs cancéreuses résulte d'une cascade complexe de réactions, où la liaison de protéines à des récepteurs cellulaires déclenche des vagues de comportements moléculaires et cellulaires. Bien souvent, la communication entre les cellules se fait par l'intermédiaire de protéines qui agissent au niveau de la membrane cellulaire. Le projet CD2 AND CD244 («Regulation of immune responses by CD2, CD244 and related receptors») visait une partie des cascades moléculaires de la réponse immunitaire, en étudiant la famille de protéines de surface nommée CD2 (ou SLAM). Les cellules NK sont un excellent exemple de cellules capables de reconnaître et détruire des virus et des cellules cancéreuses, et elles expriment un bon nombre des récepteurs de la famille SLAM. L'un des principaux objectifs du projet était de découvrir comment ces protéines induisent les cellules NK à attaquer une cible. De précédents travaux de scientifiques du projet, à l'université d'Oxford, ont montré que le CD244 (l'un des récepteurs de SLAM) pouvait établir des connexions avec des protéines adaptatrices (SAP et EAT2) qui peuvent alors s'associer à des enzymes. Les chercheurs ont donc supposé que les enzymes en bout de chaîne stimulent les cellules NK afin qu'elles fassent leur travail. Les scientifiques ont utilisé une lignée de cellules NK humaines ainsi que la transduction lentivirale pour insérer des gènes perturbant l'expression des protéines adaptatrices et par conséquent les enzymes supposées stimuler l'action des cellules NK. L'étude de l'activité NK après l'application de ces méthodes d'inhibition a montré que la famille SLAM utilise les deux protéines SAP et EAT2 pour stimuler les cellules tueuses. Curieusement, la perturbation de la production d'enzymes a réduit celle de cytokines, qui sont des molécules de signalisation essentielles à la réponse immunitaire. Des cytokines produites par les cellules NK, comme l'interféron gamma (IFN-gamma), peuvent renforcer la réponse anti-tumorale des cellules NK. L'inhibition de l'une des enzymes, la PLC-gamma2, a réduit la production d'IFN-gamma. Cependant, la perturbation de l'autre enzyme PLC-gamma1 ou des protéines adaptatrices s'est traduite par une augmentation de l'IFN-gamma. Les résultats du projet montrent donc que les protéines responsables de l'activation de la réponse cytotoxique peuvent aussi inhiber la communication intercellulaire par d'autres voies. La possibilité d'utiliser le système immunitaire pour s'attaquer aux tumeurs et aux cellules cancéreuses, particulièrement les lymphomes et les leucémies, et très prometteuse. Le contrôle de cette action bénéficierait grandement de la compréhension des relations entre les cellules et les enzymes, ainsi que de leur modulation.