Un dispositif de micro-échantillonnage pourrait révolutionner les prélèvements sanguins
En Europe, on réalise des dizaines de millions de tests sanguins chaque année, souvent dans le cadre de contrôles réguliers pour diagnostiquer certaines valeurs anormales, telles qu’un faible niveau d’hémoglobine ou des niveaux faibles/élevés de sodium ou de potassium. La plupart des tests de routine en laboratoire sont réalisés sur le plasma, un composant liquide présent dans le sang qui contient des protéines, du glucose, des facteurs de coagulation, des ions minéraux et des hormones dissous. La préparation du plasma sanguin reste un processus long et coûteux. En fait, les analyses sanguines demeurent l’un des outils de diagnostic médical les plus efficaces, malgré le peu d’innovation en matière de méthode de prélèvement depuis les années 1950. «La procédure est très invasive, nécessitant l’insertion d’une aiguille creuse dans une veine», indique David Forchelet, chef de projet chez HemaXis DX, qui est également responsable R&D à DBS System en Suisse. «La qualité du sang peut rapidement se dégrader, et si les échantillons doivent voyager sur de longues distances, les coûts logistiques peuvent se révéler très élevés».
Un échantillonnage rapide et précis
Pour relever ces défis, DBS System a mis au point un dispositif pour gouttes de plasma qui utilise la technologie microfluidique pour prélever et préparer des volumes précis d’échantillons contrôlés de plasma. À partir d’une goutte de sang, la puce HemaXis DX sépare le plasma du reste du sang, sans recourir à la centrifugation, à la filtration ou au pompage. La technique nécessite 100 fois moins de plasma que les méthodes de prélèvement sanguin traditionnelles. «Le plasma est immédiatement disponible pour une analyse en laboratoire, dans la mesure où la préparation de l’échantillon a directement lieu dans le dispositif, à l’endroit du prélèvement», explique David Forchelet. «Cela permet aux cliniciens de prélever uniquement le nombre de gouttes de sang nécessaires à partir de l’extrémité du doigt, de la manière la moins invasive, la plus rapide et la moins douloureuse qui soit. Le financement de l’UE a servi à soutenir DBS System dans la préparation de la mise sur le marché de l’innovation. «Un défi crucial qui se pose pour tout produit, mais peut-être à plus forte raison pour les dispositifs médicaux, est d’identifier comment maximiser l’impact de la solution, à savoir dans quels segments la commercialiser, et de quelle manière», indique David Forchelet. «Ceci est dû au fait que la flexibilité réglementaire est relativement faible. Il est donc important d’avancer prudemment, et de tester vos dispositifs avec les premiers utilisateurs autant que possible». Une étude de faisabilité a été menée sur 3 mois pour déterminer la viabilité technique et économique du dispositif HemaXis DX. L’entreprise a passé en revue sa chaîne d’approvisionnement et a identifié les principales parties prenantes à impliquer dans le projet pour permettre une commercialisation fructueuse.
Mettre des innovations sur le marché
Une analyse de la concurrence au niveau mondial réalisée par l’intermédiaire du projet HemaXis DX a confirmé que DBS sera la première entreprise à commercialiser un dispositif basé sur une technologie microfluidique, capable de séparer de manière passive le plasma du sang. Deux hôpitaux ont déjà exprimé leur intérêt pour travailler à la validation clinique du dispositif. L’entreprise cherche désormais à mettre son innovation sur le marché. «Le but ultime de DBS est de lancer le dispositif HemaXis DX sur le marché d’ici 2023», affirme David Forchelet. «Cette subvention de l’Instrument PME de l’UE nous a permis de passer en revue de manière détaillée l’étape de développement actuelle, et de définir un plan basé sur les activités restantes, nécessaires à la commercialisation du produit». Ce plan inclut un nombre d’activités techniques et stratégiques clés, notamment la mise à l’échelle de la production des dispositifs HemaXis DX, et la mise en œuvre d’études cliniques. Ces activités seront prévues dans le cadre du volet «subvention» de l’accélérateur de projets, financé par l’UE. «Depuis la création de notre structure, notre objectif a toujours été de rendre le processus de prélèvement sanguin moins invasif et moins traumatisant», affirme David Forchelet. «Nous croyons fermement que le micro-échantillonnage représente le futur des prélèvements sanguins, permettant d’améliorer l’expérience du patient ainsi que le flux de travail analytique dans son ensemble.
Mots‑clés
HemaXis DX, DBS System, sang, hémoglobine, micro-échantillonnage, microfluidique, plasma, potassium, sodium