Une maladie oculaire éclairée d'un jour nouveau
Une équipe de chercheurs travaillant dans le cadre du projet Rodcell («Cellular and molecular mechanisms of the light response in photoreceptor cells of the mammalian retina») financé par l'UE cherche à identifier les mécanismes intracellulaires de transmission de l'information dans les cellules en bâtonnets et les cellules en cônes, et utilise pour ce faire, un modèle animal de souris afin d'analyser pourquoi ces anomalies génétiques entrainent une dégénérescence rétinienne. L'objectif principal des chercheurs consiste à décrire la suite des événements biochimiques qui se mettent en place dans les cellules photoréceptrices de rétine de mammifères suite à une impulsion lumineuse. Ce travail permettra de caractériser leur pertinence au niveau du fonctionnement et de la viabilité cellulaire. Les chercheurs ont associé les connaissances apportées par la génétique de la souris avec des études morphologiques, biochimiques et électrophysiologiques. Ils ont déjà créé un modèle de souris portant un sous-groupe de mutations au niveau des gènes impliqués. Les partenaires du projet sont convaincus que ce modèle pourrait même servir de prototype pour un plus large éventail de maladies rétiniennes provoquées par des mutations autosomiques dominantes. Autrement dit, les mutations sur un gène se situent sur un chromosome non sexuel, ni X, ni Y (les paires 1 à 22 de chromosomes, chez l'homme). En termes d'hérédité, une mutation dominante signifie que la mutation d'un seul allèle de ce gène particulier sur les deux est suffisante pour que la personne exprime ce caractère, comme c'est le cas dans le dysfonctionnement de la rétine. Les premiers résultats montrent que les gènes impliqués par ces mutations provoquent un dysfonctionnement rétinien en affectant la capacité d'une protéine à être transportée correctement au niveau du segment externe des cellules en bâtonnet. En raison de la mutation, cette protéine ne peut prendre sa structure tridimensionnelle correcte et s'accumule alors dans le milieu intracellulaire, ce qui entraîne probablement une protéotoxicité et in fine la mort de la cellule. Les chercheurs du projet Rodcell essaient maintenant de caractériser «la réponse au stress» de cette voie transgénique.