Le traitement contre les allergies alimentaires
Actuellement, le meilleur traitement contre les allergies alimentaires consiste à éviter purement et simplement ces aliments, avec une solution d’urgence, telle qu'une injection d'épinéphrine, en cas d’exposition involontaire. Certaines allergies ont été traitées par immunothérapie spécifique (ITS). Les patients reçoivent chaque mois des injections contenant des extraits de l’allergène pendant 3 à 5 ans. Pourtant, l'ITS ne peut être utilisée pour traiter des allergies alimentaires en raison de la gravité et de l'imprévisibilité de la réaction. Pour le traitement de l’asthme allergique, l’immunothérapie en sous-cutané est très efficace. Le projet FAST (Towards safe and effective immunotherapy of persistent life-threatening food allergies) a tenté de trouver un traitement efficace pour les allergies alimentaires. Les chercheurs devaient avant tout réduire l’agressivité des allergènes avant de les utiliser dans le cadre d’essais cliniques dans différents centres. Le dosage le plus efficace devait lui aussi faire l’objet d'une analyse. L’allergie au poisson est liée à la parvalbumine. Le projet FAST a modifié l’allergène grâce à la biotechnologie. Ils ont ainsi mis au point un vaccin candidat plus sûr. Le vaccin a été testé lors d'un essai de sécurité suite à une première administration chez l’homme en phase I/IIa dans deux centres et sur quinze patients. Des tests ont ensuite été effectués dans six pays lors d’un essai de Phase II comptant quarante et un patients. Lors des deux essais, le vaccin s’est montré sûr, bien toléré et sans effets secondaires graves. Le traitement a induit l’apparition d'une quantité importante d’anticorps IgG chez les patients frappés d’allergie au poisson. L’efficacité a été principalement évaluée en mesurant le seuil de tolérance au poisson lors d'une étude en double aveugle contrôlée avec placebo. La moitié des patients ont fait état de symptômes subjectifs alors que l’autre moitié présentaient des symptômes objectifs. Les patients présentant des symptômes subjectifs ont fait état d’une nette amélioration en présence du placebo. L’analyse de groupe ne permet dès lors pas de tirer de conclusions. L'équipe a analysé séparément les patients présentant des symptômes objectifs. Un traitement actif a augmenté le seuil de tolérance, mais un plus large échantillon est nécessaire afin de valider les résultats. Les résultats du projet FAST en ce qui concerne l’allergie au poisson s’avèrent prometteurs. L'équipe est d’avis que de nouvelles études sont nécessaires, notamment chez les enfants. La nutrition de l’adulte et des enfants est affectée par des allergies au poisson, un aliment pourtant essentiel à un régime sain. En utilisant les données du projet FAST comme référence, d’autres recherches permettraient de trouver une solution aux allergies alimentaires et ainsi résoudre un problème majeur entraînant des restrictions en termes de régime.
Mots‑clés
Traitement, allergies alimentaires, allergène, FAST, essai clinique
